La partie de dames
Les ténèbres, au loin, tombaient sur le charnier.
Le voile de rumeurs s’apaisait pour la nuit.
Les visages de craie des soldats endormis
Attendaient l’aube rouge pour se réveiller.
Dans de doux draps de soie, le général rêvait
À ses pièces de bois posées sur le damier.
Toutes silencieuses et disciplinées,
Et qu’à chaque combat on lui renouvelait.
Qu’à l’appel excédant, qu’au concert de canons,
Certaines s’imaginaient s’éclipser du front
Pour rejoindre la paix, l’arrière et ses douceurs
N’était, pour la patrie, qu’un moindre mal en somme.
La guerre demeurant un jeu de gentilshommes
Où les puissants s’amusent et où les pauvres meurent.
Né en 1988, Rémi Perronne a suivi des études scientifiques et travaille comme ingénieur de recherche. Il a publié quelques poèmes dans des recueils (Retrouvailles, L’imagination au travail et Journal de demi-vie aux Éditions Flammes Vives ; Mes Regrets de l’éternité dans le recueil Écris-moi en liberté ! de l’Association Choliambe). Présent dans les numéros 81, 85 et 88 de Lichen.
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