Pierre Penard


Dédale

Vulnéraire comme le pont des oiseaux
de ce premier toucher de la vie
comme un hautbois qui prend l'eau
à engloutir des rêves de traverses
Des petits seins au ciel fiers et victorieux
se promènent furtifs après
quatre grossesses d'une liberté avortée
Des passions amoureuses qui se trompent de lieu
centaures affolés au lissage de lunes noires
Exister dans la muraille
et accueillir le sable fin au creux de sa main
pour en faire une pluie d'étoiles étincelantes
à l'apnée d'une résilience à tire-d'aile
Mer icarienne
dédale
un chemin de dalles où courir le marécage
avec une âme de roseaux que le vent enseigne
le temps d'une traversée au fil des mémoires juxtaposées
le mot comme une pierre de gué aux réminiscences de passage
Labyrinthe prometteur quand les ombres s'envolent en chrysalides
des colibris plein le cœur
L'océan exulte ce petit rien d'âme
juste un reflet au corps vif
à la demande de la vie






Né au Havre voici 65 ans, Pierre Penard vit depuis 20 ans à Lyon, où il travaille dans une société de transport. Il écrit la poésie qui le traverse, avec humilité, car, dit-il, « je ne suis pas un poète : la poésie est un outil puissant qu'on ne peut jamais emprisonner ; [elle] n'appartient à personne [...]. Le poème est un cheval fou qui galope sur l'eau pour signifier les embruns collés à notre peau ». Présent dans le n° 45 de Lichen.

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