"Monade Originelle"
Dès l’aube
ta probité briserait
le vase.
Ainsi serions-nous
présents et absents ?
Voileraient notre vue
les mots devenus
pupilles
des paroles tues.
Dans ce nouvel exil
chaque mot
interrogerait.
Vainement nous aurions
correspondu
jusqu’à transparence.
Celui qui t’écrit
pressent clore
le livre quand
abdique sa voix
à l’ombre de ton ombre.
Le vent s’est muré
en la pierre du désert
où boire florilèges
n’épanche plus la soif.
Brille à même l’empyrée
continûment ton étoile,
Monade Originelle.
Berechit,
Pierre Ech-Ardour réside à Sète. En son rapport intime aux lettres, sa poésie, « tours de mots » où interfèrent extrinsèques lumières et clartés profondes, incarne la parole d’une utopie propice à l’approche des sources du monde. Sa poésie traduit ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le déplis d’une pensée poussée à l’orbe des confins. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, conservant perpétuels leur vastité et leur espoir. Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, sa poésie est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.
Il a publié une quinzaine de recueils de poésie et a obtenu en 2018 le Premier Prix de Poésie décerné par les Gourmets de Lettres sous l'égide de l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse.
Présent dans les n° 95, 97, 100, 103, 106, 107, 109, 112 et 113 de Lichen.
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