ה
Cristalline la nudité du sens créera féérie,
est-ce la nuit pour d’impromptus écrits ?
Glisse du passé vers demain
la pierre de nos racines,
sur le grand mur blanc
du papier feuillé se dessine
l’allégorie du primitif désir
Parcourir ton haleine
aux détours d’une étreinte,
dans le bris de vases
émanait de nous en l’éther
l’âme d’un visage fleuri,
écrite en le sommeil du jour
En les strates de nos pages
nous habillerons le Ciel
et dégraferons les nuages
nous délectant du lait sauvage
Jusqu’aux premières lueurs
fertile la chair des vocables
se blottit à l’ombre nocturne,
s’ouvre à notre langue nue,
nous étreint silencieuse
une poésie d’enfantement
En le creux de l’attente
dansent tes mains et
cueillent au vent la grâce
du jour aux bras ouverts
Poème extrait du recueil à paraître en 2025 aux Editions Phloème : « L’imprédictible livre ».
Pierre Ech-Ardour réside à Sète. En son rapport intime aux lettres, sa poésie, « tours de mots » où interfèrent extrinsèques lumières et clartés profondes, incarne la parole d’une utopie propice à l’approche des sources du monde.
Sa poésie traduit ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le déplis d’une pensée poussée à l’orbe des confins. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, conservant perpétuels leur vastité et leur respir.
Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, sa poésie est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.
Il a publié une quinzaine de recueils de poésie et a obtenu en 2018 le Premier Prix de Poésie décerné par l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse. Présent dans les n° 95, 97 et 100 de Lichen.
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