Pierre Ech Ardour

 



Ailleurs en l’illusion 

et l’odeur du temps 

absente de ces pages 

inscris ton nom 

dans le nœud lisible 

de l’ultime liberté !

Que ton ombre soit mienne

tout au long de l’errement ! 

Auprès d’une parole, 

oubliés en leur origine 

se dénudent mes yeux 

pour survivre à tes côtés.

Sortie de moi-même 

mon âme ne te ment pas. 

À l’épreuve du jour 

me ceint le silence 

retourné par les vents, 

dédoublé en l’écrit 

d’une défunte longévité. 

Imagine Jérusalem 

serrée tout contre toi 

pour renommer ensemble 

les confins du temps !



Extrait du recueil "Monade Originelle"






Pierre Ech-Ardour réside à Sète. En son rapport intime aux lettres, sa poésie, « tours de mots » où interfèrent extrinsèques lumières et clartés profondes, incarne la parole d’une utopie propice à l’approche des sources du monde. Sa poésie traduit ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le déplis d’une pensée poussée à l’orbe des confins. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, conservant perpétuels leur vastité et leur espoir. Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, sa poésie est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.

Il a publié une quinzaine de recueils de poésie et a obtenu en 2018 le Premier Prix de Poésie décerné par les Gourmets de Lettres sous l'égide de l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse.

Présent dans les n° 95, 97, 100, 103, 106 et 107 de Lichen.





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