Pierre Ech-Ardour

 


 

Trilogie – tome II, avec des œuvres de Hadassa Wollman.



« Au-delà des lèvres

L’ineffable attend,

Tiraille les cordons ombilicaux

Des mots »

Nelly Sachs

« Présence à la nuit »



Depuis nos bouchées de silence prennent refuge nos écritures en l’illisibilité de ce monde. Pour s’élancer vers un avenir, loin de refermer le temps, proches nous sont les mots dans l’immédiateté. Ainsi rouvrent nos poèmes le langage à l’altérité ; te sont dédiés les miens.



Regretté futur de chaque siècle

s’échappe lucide l’horizon

vers les strates de mémoire

Astrale me revient ta grâce

entre les dents d’émergence


Sur ta peau se dessine un arbre

Pare tes lèvres le goût de nuit

De l’exil renaît esseulée la racine

à l’ombre d’invisible regard

Au seuil d’une origine à venir

enfouissent tes mots la blessure

en suspens d’une attendue clarté


Me reparle sans cesse ton visage

quand furtive éclaire mon chemin

ta langue assidûment infigurée

Résignée à renaître ta parole

crée l’ombre qui donne à voir



Extrait du recueil à paraître en janvier 2025 aux Editions Levant : « Numineuse imprésence ».




Hadassa Wollman - Deep down (Au fond), 2021, oil on paper, 22 x 28 cm.



 

 

 

 

 

Pierre Ech-Ardour réside à Sète. En son rapport intime aux lettres, sa poésie, « tours de mots » où interfèrent extrinsèques lumières et clartés profondes, incarne la parole d’une utopie propice à l’approche des sources du monde.


Sa poésie traduit ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le déplis d’une pensée poussée à l’orbe des confins. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, conservant perpétuels leur vastité et leur respir.


Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, sa poésie est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.


Il a publié une quinzaine de recueils de poésie et a obtenu en 2018 le Premier Prix de Poésie décerné par l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse. Présent dans les n° 95 et 97 de Lichen.











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