Pierre Ech-Ardour

 



Au chevet d’une vague

en l’écume voilée

entre ventre des eaux

et dénudé silence

repose pour la vie

ton absence indue

 

Déroutées vers les abysses

évidées tes mains de terre

spoliées de toute parole

au crépuscule de frontières

suspendent intangible

le souffle en ta muette fosse

 

Bulletin météorologique :

Un flux de secteur Nord prédomine sur l'ensemble du bassin. L'atmosphère sera instable. Vent de Nord tournant Nord-Nord-Est vers 12 h. Force 2 forcissant 3 avant 6h puis 4 au lever du jour. Mer peu agitée puis assez agitée en fin d'après-midi.


Tiré du Recueil « Pire est la mer que les déserts » Editions Domens, dédié aux migrants de Méditerranée centrale et en l'honneur à SOS Méditerranée.

(Chaque poème est suivi d'un petit bulletin météorologique. Une carte de la zone de recherche est également présente dans le recueil permettant aux lecteurs de localiser le poème)





Pierre Ech-Ardour réside à Sète. En son rapport intime aux lettres, sa poésie, « tours de mots » où interfèrent extrinsèques lumières et clartés profondes, incarne la parole d’une utopie propice à l’approche des sources du monde.

Sa poésie traduit ce battement, cette trame discrète où s’orfèvre le poème ; chaque mot porte le déplis d’une pensée poussée à l’orbe des confins. L’écriture, jouant de sa lumière et de sa contre lumière, laisse doucement à l’entente la palpitation du froissement et du défroissement des mots, conservant perpétuels leur vastité et leur respir.

Ce sont dans ces amples et discrètes variations que la parole trouve son surgissement de visage, cette force particulière d’être elle-même l’envol de ce qui d’un coup se dévoile à la vue et à la pensée et aussitôt se dérobe, insoluble. Et si se laisse saisir par la peau que donne la traverse des langues, des souffles terrestres, des sensualités et des mémoires d’une certaine intimité, sa poésie est une voix portée, une entière adresse à l’humain et à son tremblement d’infinité.

Il a publié une quinzaine de recueils de poésie et a obtenu en 2018 le Premier Prix de Poésie décerné par l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse. Présent dans les n° 95, 97, 100 et 103 de Lichen.




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