Pierre-Aurélien Delabre


Je hais le poète solitaire
ayant fait de sa passion
une gloriole blême
qui tourne sur elle-même

le poète doit chanter 
au nom des délogés 
de la rue d’Aubagne
des migrants terrés 
des corps morts
de la Méditerranée

le poète doit chanter
la salive assiégée
et le parfum ciselé
des saisons éclatées

le poète doit chanter
l’amour obstinément
et ce don des choses
à ses rêves obstinés.





Né en 1988 à Boulogne-Billancourt, Pierre-Aurélien Delabre a enseigné la philosophie pendant plusieurs années à Marseille. Son premier recueil de poèmes, Volcans, est sorti cette année aux Éditions Abordo. Ce poème est extrait d'un recueil actuellement en chantierPrésent dans les n° 37, 38 et 39 de Lichen.

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