Cette putain de vie
si je n’avais plus que trois mots à te dire je dirais je t’aime
parce que dans cette putain de vie les mots font boules de neige
que ton regard fait fondre en larmes
si je n’avais plus que deux mots à te dire
je t’en offrirais trois
je dirais je t’aime
parce que dans cette putain de vie ce sont des mots qui vont droit au but
comme un ballon de foot qui ne touche jamais le sol
si je n’avais plus qu’un mot à te dire je dirais quand même je t’aime
parce qu’il n’y a que des clichés dans cette putain de vie
ce sont des instantanés qui se fripent et qui se fanent
ils dépistent l’amour comme un skieur qui dévale
avec le plus grand naturel et tout à fait par hasard
dans un terrain de foot
et qui ne touchera jamais le sol
si je n’ai plus de mots à te dire
c’est parce qu’on m’aura coupé la langue
et alors d’une manière ou d’une autre
je ferai savoir au skieur comment il pourra te trouver dans cette foule béate
parce que tous les clichés du monde fondent dans ton sourire
Phil Powrie est professeur des universités en études cinématographiques, au Royaume-Uni. De double nationalité anglaise et française, il écrit des poèmes dans les deux langues depuis son adolescence. Ses poèmes en anglais ont paru dans les revues South et Ink, Sweat and Tears. Présent dans les n° 86 et 87 de Lichen.
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