Là,
j'veux d'l'électricité.
Hier,
j'voulais d'la terre.
J'ai
été au bout d'l'idée.
Ça
ne dure jamais très longtemps. Mon intérieur, il ne supporte pas.
Là,
j'vois des angles droits, des lignes de verre et des coins argentés.
Avec des élans de feuilles en nuage alentour.
Tiens
! J'vais y mettre du béton. Granuleux, rêche et tout neuf. Pas de
trucs moisis, pluie.
Y'aurait
une cave en pierre tout au fond. Dans la cave, ils ont mis des tapis.
Pourvu
que ça ne moisisse pas !
Faut
souffler dessus !
Gros
système de ventilation avec générateur extérieur, une turbine qui
tourne dans le vide bleu, aération perpétuelle.
Un
fil en nylon traverse la pièce en diagonale. Reflet d'or façon
éclat de lumière.
J'vais
ken le netsso.
J'vais
faire une strophe en douze syllabes.
Deux
fois six. Une belle multiplication alors.
Le
soleil fait du gringue à ma reum en pétard.
Les
pierres au sol entreposées, le parterre dort.
Je
suis vert irradié et j'me sors du mitard.
Voilà,
c'est fait.
Quel
effort!
Maintenant,
J'vais passer aux substances micro-organiques, les p'tits champignons
atomiques.
Artichauts
entre pores. Muqueuses de flux neuroniques.
Une
pensée se meut d'une dimension à l'autre.
C'est
comme un point dans l'espace.
Une
navette ou une comète.
Le
moteur est caché.
Heureusement
que j'ai mon sac à dos avec un briquet et un Bic.
Après
avoir été ingénieur automobile pendant quelques années, Paul
Konstantin
suit
la formation de l'Atelier International de Théâtre, puis devient
comédien. C'est là qu'il sent la nécessité de dire et partager
les poèmes de Michel Houellebecq. Depuis, il écrit sa propre
poésie. Présent dans les n° 42 et 43 de Lichen.
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