Paul Konstantin




Là, j'veux d'l'électricité.


Hier, j'voulais d'la terre.


J'ai été au bout d'l'idée.


Ça ne dure jamais très longtemps. Mon intérieur, il ne supporte pas.


Là, j'vois des angles droits, des lignes de verre et des coins argentés. Avec des élans de feuilles en nuage alentour.


Tiens ! J'vais y mettre du béton. Granuleux, rêche et tout neuf. Pas de trucs moisis, pluie.


Y'aurait une cave en pierre tout au fond. Dans la cave, ils ont mis des tapis.


Pourvu que ça ne moisisse pas !


Faut souffler dessus !


Gros système de ventilation avec générateur extérieur, une turbine qui tourne dans le vide bleu, aération perpétuelle.


Un fil en nylon traverse la pièce en diagonale. Reflet d'or façon éclat de lumière.


J'vais ken le netsso.


J'vais faire une strophe en douze syllabes.


Deux fois six. Une belle multiplication alors.


Le soleil fait du gringue à ma reum en pétard.


Les pierres au sol entreposées, le parterre dort.


Je suis vert irradié et j'me sors du mitard.


Voilà, c'est fait.


Quel effort!


Maintenant, J'vais passer aux substances micro-organiques, les p'tits champignons atomiques.


Artichauts entre pores. Muqueuses de flux neuroniques.


Une pensée se meut d'une dimension à l'autre.


C'est comme un point dans l'espace.


Une navette ou une comète.


Le moteur est caché.


Heureusement que j'ai mon sac à dos avec un briquet et un Bic.











Après avoir été ingénieur automobile pendant quelques années, Paul Konstantin suit la formation de l'Atelier International de Théâtre, puis devient comédien. C'est là qu'il sent la nécessité de dire et partager les poèmes de Michel Houellebecq. Depuis, il écrit sa propre poésie. Présent dans les n° 42 et 43 de Lichen.



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