Paul Bocognani

 



Jamais la nuit n’a été plus morte que sous les étoiles de Beneficio
Mes yeux allaient de braises en ombres
Et ma tristesse flambait comme tombent les bombes
C’était la fin du jour des comètes et des fleurs de neige
Le malheur était un loup couché à mes pieds
Et dans ses yeux brûlaient des cierges renversés
Alors j’avalais la nuit parce que ma honte était un démon
Dont j’avais oublié le visage et même le nom
C’était la fin du jour des comètes et des fleurs de neige
Et de tous les paysages dérisoires
Que j’avais tristement disposés sur du papier Canson
Et je détestais le ciel de me priver de sa hauteur
Je ne savais plus compter les matins froids sur les quais de gare
En attendant que me quittent les amertumes de mon enfance
Et j’étais loin si loin des oiseaux et de l’éternité
Mes yeux allaient de braises en ombres
Et ma tristesse et ma honte flambaient
Comme tombent les bombes





Paul Bocognani a été publié notamment dans les revues La Piscine, Poésie:première, Soleil Hirsute et Poétisthme. Présent dans les n° 74, 75, 84, 85, 90, 92, 94 et 98 de Lichen.

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