Pascale Vandenavenne

 

 

 

Vespéral

Mes mains se cachent sous la peau,
Mes poils poussent à l’intérieur.
Ça me chatouille dedans.
J’ai froid.
Mon corps se fane.
Les chrysanthèmes ont pris le gel,
Leur jaune se tache de noir.
L’hiver est là.
Je veux vivre en été.
Je n’aime pas les manteaux,
Les écharpes, les bonnets.
Mes rides se cachent sous la peau,
Mes os se brisent à l’intérieur.
Ça fait mal dedans.
J’ai froid.
Mon corps se fane.
Les chrysanthèmes ont pris le gel,
Ils ne veulent pas de moi.
L’hiver est là.
Je voulais vivre en été.
Je n’aime pas les maux,
Je n’aime pas les langueurs.






Pascale Vandenavenne vit en Belgique. Elle écrit dans plusieurs registres : poésie, conte, nouvelle. Sa première vraie rencontre avec la poésie eut lieu dans l’enfance, grâce à ces vers de René Lyr : « Serre ton cœur autour du monde, il est tout entier ce moment. Moins tes mains touchent à la ronde, moins tu vas, plus tu vis vraiment. » Depuis, les romantiques allemands, François Cheng et quelques autres ont nourri sa sensibilité. Pascale travaille dans le secteur social, au plus près du vacarme du monde. Écrire, pour elle, c’est inventer une bulle de filtre doux. C’est sa première apparition dans Lichen.




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