Les soldats avaient partagé les oranges et le miel des figues
Les plus beaux gosses de l’armée de libération s’étaient offerts aux femmes qui avaient applaudi sur leur passage
Malgré l’inquiétude des parents bonbons et pains au chocolat avaient été distribués aux enfants
Les fifres et les tambours avaient sonné joyeusement une marche en avant
Le clairon avait sonné le rassemblement
Une humeur joviale avait circulé dans les rues de la ville
Les tavernes avaient été restées ouvertes
Le calme avait régné sur la ville
La cervoise n’avait donné lieu à aucun emportement
Les soldats et les populations de la nuit avaient coexisté
Certains avaient appris à se contrôler d’autres non
Il y eut un mot de trop l’éclair d’une arme blanche un reflet dans la nuit le déchaînement des sens le sang qui coula comme fontaine dans les rues la folie vengeresse de la foule
Alors l’armée de libération oublia les oranges le miel des figues le plaisir des beaux gosses les pains au chocolat les bonbons la joie des fifres et des tambours l’humeur joviale des rues les tavernes la cervoise les parties de fléchettes
Elle oublia qui elle était
Elle rouvrit la porte des camps
Tour à tour poète, écrivain, slameur, performeur, Pascal Giovannetti aime à mélanger les genres pour, pourquoi pas, un miracle.. Une devise : « Il vaut mieux être vivant dans la rue que mort dans la Pléiade. » C'est sa première apparition dans Lichen.
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