Sans me prévenir du monde
Quelques fleurs empruntent à notre amour passé un peu du grand soleil qui sciait les nuages dans son invisible sillage blond
À l’Est, au lever, le feu impatient à la lisière de nos paupières trop longtemps baissées
Puis notre amour fou comme le jour le plus long de ma vie
La nuit de mes grimaces, de mes spasmes, hystérie que n’ont apaisés seuls trois jours de paresse, d’océan breton, de marches et d’amour comme un cri des abysses ou une berceuse en guise de soupe
À présent l’hôpital qui change mes draps comme mes feuilles balbutiantes et sanguinolentes de vague poète
De bâtiment en bâtiment (séparés parfois, mais concomitants toujours de la folie ou de la maladie des patients) sous un ciel de ciment et de vent : Sainte Anne… point à la ligne.
Et l’amour qui viendra encore me rendre visite, m’habiter, m’habiller sous sa cape onirique
Et puis quoi, finalement, que dire de la mort ? Elle viendra je ne sais quand, certaine et incertaine, avec ses jardins secrets. Rien, sinon l’accepter : frange de lune qui tombera sur moi et ma plume comme lorsque je suis né – sans me prévenir du monde.
Olivier Jacobi se présente lui-même : « Auteur de poèmes, de contes et de sketchs de théâtre, j'ai travaillé dans plusieurs domaines (traduction, hôtellerie, éducation...) et cherche à présent un emploi suite à des difficultés psychiques. L'écriture est pour moi un plaisir, un exutoire ainsi qu'un moyen de sublimer ma psychose. » C'est sa première apparition dans Lichen.
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