Le marché sous l’orage
Tu m’avais dit juste avant seize heures trente,
Que pour descendre au marché des producteurs,
Tu comptais utiliser ton VTT,
Malgré les sombres nuages qui arrivaient.
Les clés de la dépendance
Difficiles à trouver
Étaient rangées à leur place.
Tu y as récupéré ton vélo bleu
Aux pneus un peu dégonflés, sans couvre-selle
Et tu es partie acheter des légumes
Sur les étals devant l’église du bourg.
Si tu voulais l’ignorer,
L’orage qui menaçait
Ne t’avait pas oubliée...
Tu as refusé que j’aille te chercher,
Et tu as voulu attendre une éclaircie
Mais elle n’a duré que quinze minutes
Alors que le trajet t’en a pris vingt-cinq...
Le vélo sale et mouillé,
Tu es arrivée trempée,
Mais tes achats étaient secs.
En te regardant, j’ai eu un souvenir
De toi sur la plage sortant de la mer
Et ces deux moments se sont télescopés,
Pour te transformer en sirène cycliste !
Olivier Gabriel Humbert vit entre Isère et Savoie. Parallèlement à l'enseignement, poète, puis peintre, puis à nouveau poète, il s'intéresse à la poésie de toute époque et de tout lieu, aux formes fixes plus ou moins connues et aux contraintes de manière générale dans l'écriture. Il est l'auteur de 77 variations sur le Notre Père, de Pangrammes, de: Cyclothymie, Pythagoriciens aux (éditions mesmots, 2020) ainsi que de deux recueils de haïkus Oratorio-libellules... et Sous le soleil ou entre les flocons : Loin des villes... et de Le livre des je t'aime. Site web : oliviergabrielhumbert.com. Présent dans les n° HSC et 71 de Lichen.
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