Le chant d’une ombre radieuse
Prendre l’ancienne voiture et non la neuve,
Rouler pendant plus d’une heure,
Tourner pour se garer avant qu’il ne pleuve…
Je peux couper le moteur.
Elle part récupérer une commande
Sous les nuages malotrus,
À cent mètres dans la galerie marchande.
Mon fils sort à son tour, traverse la rue,
Et seul, je ressens le besoin d’écouter
Le chant d’espoir d’une artiste disparue,
Qui de concert peut réjouir et attrister.
Nous avançons vers le fleuve,
Car bientôt vont débuter
Nos rôles de spectateurs…
La représentation vient de s’arrêter,
La chanson est revenue comme une offrande :
Pendant deux heures elle a agrémenté
Cette pièce fade telle une guirlande.
Sur les bancs d’un restaurant en cuir écru,
Nous prenons trois plats sans viande :
Végétarien ou à base de morue.
Un sentiment de bonheur,
Flanqué d’une ombre radieuse nous abreuve
Et je sens une chaleur :
Cette présence dont la musique est veuve…
Olivier Gabriel Humbert vit entre Isère et Savoie. Parallèlement à l'enseignement, poète, puis peintre, puis à nouveau poète, il s'intéresse à la poésie de toute époque et de tout lieu, aux formes fixes plus ou moins connues et aux contraintes de manière générale dans l'écriture. Il est l'auteur de 77 variations sur le Notre Père, de Pangrammes et d'un recueil sortant en 2020 : Cyclothymie, Pythagoriciens aux éditions mesmots, ainsi que de deux recueils de haïkus Oratorio-libellules... et Sous le soleil ou entre les flocons : Loin des villes... et de Le livre des je t'aime. Site web : oliviergabrielhumbert.com. Présent dans les n°HSC, 71, 82 et 89 de Lichen.
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