Olivier Bastide

 

 

Jazz (1)

 

Ils ont pris les instruments, ont soufflé, tapé, frotté, pincé comme ils le pouvaient, comme ils l'inventaient, et ce fut le jazz !

 

Charlie Parker

Il y eut l’avant et l’après. Rien alors ne fut identique à ce qui avait été. Chantait, de douces fulgurances, l’homme tourmenté.

 

Thelonious Monk

Sans doute aimait-il peu les convenances. Son pas-à-pas se faisait de bric et de broc à distance notable des choix les plus honnêtes. Il engageait parfois à ses basques quelques musiciens fous qui aimaient son délire.

 

Charlie Mingus

Dresseur discret d’ébats discursifs qui lui doivent tout, il tient à coups de rebonds son petit monde. Qu’il est joyeux ce va-et-vient entre romance et diffraction !

 

Lionel Hampton

Il fut le joaillier de notes distillées comme dons d’élégance et de rêve. Je le vis un soir marcheur bégayant ses pas sur la scène, au pas suivant danseur de claquettes aussi rebondissant qu’inspiré au vibraphone ou enthousiaste à la batterie.

 

John Coltrane

Sans doute, chez lui, l’absolue liberté : d’instinct, incarner le classicisme le plus lumineux et la fougue irrépressible des révolutions. Il est celui qui m’accompagnerait dans des pays lointains.

 

Miles Davis

Que dire qui ne soit pas si peu ? Comment, en quelques mots, en esquisser l’oracle ? Peut-être en oubliant tout ce que l’on sait, ou que l’on croit savoir, et partir dans ses chemins et ses pays multiples, partir dans ses exigences, ses tonitruantes envolées, son épure au sein d’un monde toujours natif.

 

 

(Cette suite se poursuivra dans le n° de Lichen suivant.)

 

 

 

Olivier Bastide est photographe et poète. Pour lui, l'œuvre d'art conjugue une éthique et une esthétique. En décembre 2022, paraîtra, chez Tarmac éditions, son nouveau recueil de poésie : Ponctuation forcenée de l'ordre des choses. Présent dans le n° 77 de Lichen.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire