Le havre
C’est un endroit somptueux que la mort n’atteint plus
À cent mètres sous l'eau des tours d'acier fondu
Dorment vêtues d'algues et attendent le nageur
L’eau coule ses yeux froids sous le ciel rageur
Et accueille l’orage comme un glacier huilé.
Il existe un havre sûr que la mort n’atteint pas
Mais si vous approchez trop du sens de cet endroit
Sa lumière fissurera la paroi de votre œil
Les murènes s’habilleront avec votre dépouille
Le sel de leurs écailles recouvrira votre âme.
C'est un endroit somptueux que le soleil évite
À cent mètres en arrière de la dernière halte
Une colonne de buée rongée par le courant
Que les hommes recherchent toute leur vie durant.
Nina Cabanau est diplômée de l’ISIT (traduction et communication) et de l’INALCO (bengali, hindi). Elle enseigne la langue allemande dans un collège et traduit depuis l’allemand. Son site Shabash https://translatingmedias.wordpress.com/ propose de courts articles et poèmes traduits du bengali. Passionnée par les langues, elle cherche à les valoriser en les mélangeant. Présente dans le n° 64 de Lichen.
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