Ton visage est le passé simple (encore d'autres extraits)
J'en suis là : le crochu de la plume, le crissant de la craie. Cette voix qui glace le papier, la nuit, l'ivresse de vivre, encore.
°
Et pour combien de temps ?
Le temps le dira. L'être ne le sait pas. Livres, pièges à poussières. Étoiles, lunes, avancez.
°
Aurore : le ciel se maquille d'un rouge andalou. Ce matin, le taureau entrera dans l'arène. Le toréador brillera, dansera, sur la pointe des pieds, vêtement de feuilles d'or aux bas de roses flamants, caressant la mort de sa goutte de sang, une main dans le dos – là d'où le coup jaillira... véronique du couchant. Sacrifice.
°
Ces lignes ont été pleurées avant d'être écrites.
°
Il n'y a plus aucune différence entre l'amour et l'écriture.
Nicolas Jaen réside à Toulon, où il est né en 1981. Livres publiés (entre autres) : La nuit refermée (L'arachnoïde), Les éblouis, roman (MLD), À port de temps (collectif), Ce chant éloigné, Coquelicot, autoportrait froissé et Livre noir (l'Atelier des Grames). Présent dans les n° 10, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33 et 37 de Lichen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire