Aux gardiens du temple
Des murs lézardent la terre aride
Saillies de béton gris
Serties de barbelés,
Des murs entaillent l’horizon
Ceinturant dans la brume un archipel amer
Érigés haut pour qu’on s’y cogne
Percés de portes cadenassées,
Des murs bannière
Éraillés de graffitis,
Déroutent au loin des chemins de traverse
Près d’un champ d’oliviers barbouillés de poussière
Militaires en faction, checkpoint
Vibration dans l’air métallique.
Au village l’éclat des grenades rougit les étalages
Le bougainvillier explose en cascades pourprées
Le fil est rouge encore sous les doigts de la femme
Qui brode au point de croix des robes d’apparat
Les épices pétillent au fond de sa cuisine
Elle veille
Sentinelle dressée au bord d’un précipice
Nadine Travacca vit à Chambéry et elle aime les mots, leur force et leur intranquillité. Les textes lus et reçus dans le silence, et puis les mots dits, portés par la voix, qui donnent à entendre une parole singulière. Présente dans les n° 31, 32, 34 et 35 de Lichen.
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