Blessures
Les os meurtris, la chair fiévreuse
Cloué sur le sol jonché de gravats
Il entame secrète pénitence
À son corps défendant.
Des murs blêmes troués d’éclats aux vitres brisées
Béances
Et sous la friche effondrée d’un toit
Les ordinaires de la guerre.
Une lune écaillée distille ses lambeaux gris
Sous leurs fines pelures il a tracé sa route
Rampant dans les orties à la langue effilée
Qui empourpraient ses mains d’une chaude morsure.
Les tirs ont cessé
La peur demeure une ogresse servile qui dissout les contusions du cœur
Et c’est à peine s’il se souvient du corps enfoui sous les étoffes peintes
Des seins gorgés de lait sous l’éclat d’un saphir.
Nadine Travacca vit à Chambéry et elle aime les mots, leur force et leur intranquillité. Les textes lus et reçus dans le silence, et puis les mots dits, portés par la voix, qui donnent à entendre une parole singulière. Présente dans les n° 31, 32 et 34 de Lichen.
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