Crois-tu que les oiseaux criblés de larmes chutent sans un cri ?
Je dois fermer les yeux.
Laisser mes larmes en suspens.
Flotter.
Oublier l’atome d’un amour lunaire,
dans l’air qui broie le sable.
Rêver.
Pour effleurer les soupirs en exil
dans l’obscurité des mots.
Rêver encore,
quand perdue et abandonnée par l’errance,
j’habille seule mon désespoir,
d’adieux pathétiques et muets.
Je n’ai connu jusque là, que des illusions voraces
qui me font croire au bonheur,
quand perchée au bord du précipice,
j’entends le soleil hurler des orages éternels.
Je le sais, chaque illusion, chaque erreur ont cette pulsation
des matins qui respirent et chavirent,
comme des brisures d’eau et de lumière.
Ce matin, rassasié,
le silence a craché une poussière d’anges,
et les courbes des nuages dégoulinent sur la colline,
comme un corps à la dérive.
J’ai vomi, alors, la passion délirante et funeste d’un monde
hybride,
où je nagerais à contre courant de tous ces mensonges.
J’aime déconstruire tout ce qui a fait que j’aurais pu t’aimer,
pour que la danse tournoie dans l’appétit de mes mots.
Nadège Cheref est née en 1974, elle vit actuellement à Sète. Avec un premier poème écrit à l’âge de 8 ans, la poésie n’a jamais cessé d’être son amie. Influencée par la poésie américaine, elle prône une poésie libre de toute contrainte où l’imaginaire et la réalité se mêlent pour laisser place à la quintessence des sens. Elle publie régulièrement dans diverses revues et anthologies poétiques. Elle a obtenu en 2021 un prix littéraire des Arts et lettres de France. Elle a été également lauréate des « Nouvelles Voix d'ici » de la Maison de la poésie de Montpellier en novembre 2022 et à présent membre de la Société des Poètes Français. Depuis l'été 2023, c'est elle qui assure la direction de Lichen. Présente dans les n° 73, 74, 75, 76, 77, 81, 82, 83, 84, 85, 89, 90.et 93 de Lichen.
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