N. A. Soclov


Cantilène

Mon cœur, t'es pas prête de m'arracher à Elle, d'où que tu saignes.
C'est plus moi dans ta libido, mais les traces d'elle au chaud, 
T'ignorais, mignonne, être devenue lesbienne.

Ma belle, tu veux mordre, alors baise sur ma langue son haleine.
Vois comme ton peau sur peau n'a déjà plus les mots, qu'elle a usés à peine.

Car son amour pour moi, c'est mes gueules de bois, quelques litres de sperme et des mines de sel,
C'est un bouton dans le dos, son parfum m' rend beau, nos nuits vénitiennes,
Car son amour pour moi, c'est son maquillage, ses talons qu' je casse et 100 000 km de veines.
C'est une paire de claques sur un château d' cartes, à chaque ride sa pelle,

Car son amour pour moi, c'est un poil sur la langue, son bassin qui tangue entre lune et soleil,
Deux enfants qui passent en laissant des traces sur ses cuisses trop brèves,
Car son amour pour moi, c'est tellement d'absence, mon plaisir qui flanche entre toutes ses lèvres,
un gland ou un sein, on n' sait plus très bien, à téter pareil.

Ma belle, t'es pas prête de m'arracher à Elle, sinon mon foie, mes couilles, un baiser sous la treille,
Ta p'tite lune, son miel...



N.A. Soclov [Nigel Alan Soclov] sort vraiment de nulle part, avec des textes-cantilènes en quête d'un chant approprié. On a pu le lire dans la revue PØST. Présent dans le n° 38 de Lichen.

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