Myette Ronday

 

 

S’ENVOÛTER à force d’épier la nuit.

L’œil déloge dans l’obscurité

des silhouettes inquiétantes.

Des ombres se détachent de l’ombre

et des êtres fantasques prennent figures

au cœur enchevêtré des broussailles.

Les rêves prenant le relais,

exagèrent encore leur effarante réalité.

Mais au réveil tout a disparu,

évanoui comme buée au vent ;

on recouvre la présence à soi,


surpris de respirer si sereinement.


°


RÉFLÉCHIR, c’est s’emplir de reflets,

reflets du monde, mirages de soi,

miroirs, magies, chatoiements de soie.

En même temps, consulter les esprits,

non pas devant une table tournante,

le jeu de tarot, l’oracle ancien lié

aux entrailles des oiseaux de passage,

mais devant cette pierre de touche

qu’est le soi-même, l’intime aimant.






Née à Liège sous le signe des Poissons, Myette Ronday vit à Larnagol, sur un causse du Lot, compagne de l'écrivain Jean-Pierre Otte. Pendant une douzaine d'années, elle a animé des ateliers d’écriture fondés sur l'imaginaire, notamment dans les Universités espagnoles et pour l'Alliance française en Europe de l'Est, avant de se consacrer à sa propre écriture et à l'intrigue romanesque : Comment devenir une mante religieuse quand on a des réflexes de fourmi, Madame Robinson, Le Vélo de Berkowitz (Flammarion), Les morts sont devenus encombrants (5 Sens éditions), Arnal et la gauchère et Un héritage d'amour (Complicités). C'est sa première apparition dans Lichen.


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