Toi, qui vends des mots
j’ai dit à ma mémoire de se figer à cette soirée
à tes yeux verts, et au blanc que tu portais…
plus de vingt ans me séparent de ce souvenir
que j’ai tant revécu, que j’ai tant chéri,
en fait,
tu ne faisais que partir et revenir dans ma vie
comme si elle était une gare où tu aimes toujours faire tes arrêts
et avec ce va-et-vient je croyais que je te connaissais
mais je n’ai jamais prévu qu’un jour je vais crever
sous la lourdeur de tes promesses vides et tes mots sucrés
Toi, qui vends des rêves et des poèmes romantiques
tu as garni ma vie par le chaos de ta vie
et tu n’as même pas regretté
d’y semer des mensonges et des illusions
j’ai dit à ma mémoire de se figer à cette soirée
à tes yeux verts, et au blanc que tu portais…
pour te rencontrer de nouveau
et reconnaître en toi…
un vendeur de promesses, de rêves, de mots
un vide, un désarroi.
Murielle El Hajj est docteure en Lettres et langue françaises (Université Libanaise de Beyrouth), spécialisée en psychanalyse de la littérature et elle enseigne actuellement à la Lusail University (Qatar). ORCID ID : https://orcid.org/0000-0002-9445-6281 ; courriel : murielle.elhajj@hotmail.com. Présente dans les n° 53, 58 et 59 de Lichen.
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