Mireille Bloyet

 

et l’être sait qu’il est ou qu’il a été

le silence a parfois de cette éloquence

ici solitaire et là-bas chahuté il fait des vagues et ne sait plus compter

 

tous ces visages humés à l’approche du soir 

voués à la grimace et malgré les grimoires

à la racine du temps il est une fanfare

 

les yeux prêts à tomber comme 

deux grosses gouttes

dans l’encrier de la nuit bleue des sens  

laissons-les doucement se dissoudre

 

c’était 

— laissons se refaire la salive —

cet imparfait

temps joyeux drille

les chanvres blondis de l’été 

la liseuse renversée 

les rires et les poursuites et l’arbre seul au milieu du pré

 

 

 





Mireille Bloyet a publié un recueil de poèmes, Dans la procession muette des pierres, en tant que lauréate des 5es « Gouttes d’Or de la poésie ». Elle écrit tout le temps, même quand elle n’écrit pas et, pour le partage des mots, elle anime avec passion des ateliers d’écriture à Toulouse, Foix et Barcelone. Présente dans les n° 32, 33, 34, 35, 40, 41, 42, 45, 46, 47, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 77, 78, 79 et 80 de LichenCe poème est extrait du recueil inédit Ronces.

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