Mireille Bloyet

 

car la vie 

crue 

(sans phrases)

avait été perdue 

quelles bibliothèques pesèrent assez pour… 

 

tant d’orgueil frelaté et de beauté première 

du diaphragme à la barrière des dents 

 

tu manges désormais le désordre tout frais des choses inertes 

la vie est brûlure et fracas d’innocences quand seul 

l’ennemi façonne ton visage

 

avec le sentiment 

qui est le tien

à la croisée multiple — presqu’insoutenable — 

de la seule mathématique 

tu creuses l’automne et son secret d’une main éperdue 

— ta patte — 

incarnant de toutes tes fibres verticales 

longues 

d’autants d’atermoiements 

le pourrissement d’or de la feuille assiégée

 

la désagrégation au sol d’un soleil clamsé 

 

 




 

Mireille Bloyet a publié un recueil de poèmes, Dans la procession muette des pierres, en tant que lauréate des 5es « Gouttes d’Or de la poésie ». Elle écrit tout le temps, même quand elle n’écrit pas et, pour le partage des mots, elle anime avec passion des ateliers d’écriture à Toulouse, Foix et Barcelone. Présente dans les n° 32, 33, 34, 35, 40, 41, 42, 45, 46, 47, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 77, 78 et 79 de LichenCe poème est extrait du recueil inédit À corps traversé.

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