la sierra
est
cette mer dressée
où passe l’étrave d’une enfance volontaire
dont l’échine — pics ponts passerelles — est vouée à la calligraphie
sous des doigts nomades — ductiles — archaïques de nuit
une langue de cailloux fend l’encre jusqu’aux os
le corps fort et féroce détruit les machineries
la traversée d’une page étroite avoue le dur sevrage des nuits
le fagot de la honte dans sa robe de mariée
°
tes baisers broient mes lèvres
comme
du buis sous la grêle
j’absorbe en pleurant un zeste
de mots fléchés
ultime vigueur que vénère
— la fatigue — dans le carré
des doigts ébranchés des oiseaux
Mireille Bloyet a publié un recueil de poèmes, Dans la procession muette des pierres, en tant que lauréate des 5es « Gouttes d’Or de la poésie ». Elle écrit tout le temps, même quand elle n’écrit pas et, pour le partage des mots, elle anime avec passion des ateliers d’écriture à Toulouse, Foix et Barcelone. Présente dans les n° 32, 33, 34 et 35 de Lichen. Ces deux poèmes sont extraits du recueil (inédit) À corps traversé.
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