Michel Betting

 

J’étais un idiot (d’après Malcolm Lowry)

 

J’étais un idiot je vois

J’avais toujours cru que je serai un autre

J’aurais tellement aimé être ce que je ne suis pas

Mais j’aurai beau faire

M’agiter en tous sens

Toute ma vie je ne serai que moi

 

J’étais un idiot je vois

Je lis parfois de ces choses !

J’en palis de jalousie !

Je n’ai pas l’usage des mots d’un poète

Je n’ai pas l’esprit pour m’exprimer

J’serai jamais à la hauteur

Parce que je ne suis que moi

 

J’étais un idiot je vois

Je me voyais rentrant au pays

Couvert de gloire et d’honneurs

Plein de notoriété, de notabilité

Il n’en sera jamais rien

Parce que je ne suis que moi

 

J’étais un idiot je vois

Je voulais partager mon fardeau

Comme poser une valise sur une île

Une terre déserte où l’on accoste après des mois

De mer, d’angoisse et de solitude

Mais mon fardeau je le garde

Parce qu’il ne peut être qu’à moi

 

J’étais un idiot je vois

Et quelle importance après tout

Aussi ridicule et aussi nul que je sois

Je serai toujours au moins moi                                        

 



Michel Betting a découvert la poésie et l'écriture sur la tard, vers la cinquantaine, par le biais du haïku. Il s'essaye également au tanka, au pantoun et à la poésie de forme libre, quand l'inspiration veut bien le visiter, toujours avec des mots et des formes simples. Présent dans les n° 20, 21, 22, 25, 27, 28, 29, 32, 33, 34, 37, 39, 40, 41, 42, 43, 45, 46 et 52 de Lichen.

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