Brouillard
Comme dans un brouillard
Nous avons pénétré dans un autre monde
Le temps n’y a plus la même consistance
Il est plus dense, plus épais
La marche, comme la vie, y est plus lente
Comme dans un brouillard
Il nous semble parcourir une grande distance
Quand nous n’y avons fait que quelques pas
Et le peu que nous arrivons à distinguer
Nous paraît si lointain !
Comme dans un brouillard
Nous n’avons plus aucune vision d’avenir
Nous ne pouvons plus faire de projets
Nous ne voyons pas plus loin
Que le bout de notre nez
Comme dans un brouillard
Nos sens nous semblent perturbés
Nous y perdons le goût de faire
Serions-nous atteints du syndrome de l’inutilité :
« À quoi bon ? »
Comme dans un brouillard
Quand reverrons-nous une foule rassemblée ?
Quand referons-nous certaines choses
Que nous avons faites pour la dernière fois
Sans savoir que c’était la dernière fois ?
ni odeur ni saveur
ni goût ni couleur – fadeur des jours
tous identiques
Michel Betting a découvert la poésie et l'écriture sur la tard, vers la cinquantaine, par le biais du haïku. Il s'essaye également au tanka, au pantoun et à la poésie de forme libre, quand l'inspiration veut bien le visiter, toujours avec des mots et des formes simples. Présent dans les n° 20, 21, 22, 25, 27, 28, 29, 32, 33, 34, 37, 39, 40, 41, 42, 43, 45, 46, 52 et 54 de Lichen.
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