M'barek Housni


Le vent d’un matin girondin (1)

Ne laisse pas le cœur marcher
Seul 
Sur l’herbe du parc.

Le vent est la langue
De la pierre
Sculptée par l’éternité

Entends-tu la prière
Dans l’église
Ô toi dont la tête
A fondu dans le feu ?

Les cubes de l’ancien basalte sont le lit du lieu 
Pas d’asphalte ici pour châtier les pieds
Et le sentier est une noyade basse
Pour l’âme et la lèvre de la belle

Blanche est la bière
Et la couleur du citron au fond
N’a pas honte du ciel

Oui maintenant
Les fenêtres des bonnes sont fermées
Et le seigneur est mort sous la guillotine
Mais la barmaid balaie les mégots
La blonde tordue
Illuminée par le rouge à lèvres

Après cet instant…
Le café est-il passage de la nuit ?


(La suite de ce poème sera publié dans le prochain n°).




M’barek Housni vit à Casablanca au Maroc. Écrivain, poète, chroniqueur d’art et critique de cinéma, il a publié trois recueils de nouvelles en arabe, un recueil de poèmes en français (Gorgées de vers,  2006) et deux recueils de nouvelles en français. Il collabore depuis des années à plusieurs journaux arabes et francophones, dans lesquels il a signé quelque quatre cents articles sur le cinéma, les arts, la littérature et la culture en général. C'est sa première apparition dans Lichen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire