Maxime Floriat

 

La chambre du fond, extraits (3)

 

Enfin il y a la parole et son règne,

L’étreinte et les corps suspendus à l’attente,

L’incandescente et vive nature,

Et l’inlassable des plaisirs

Que l’on nomme « instants ».

 

°

 

Aujourd’hui pourtant, c’est la chambre 

Du fond qui m’incombe, me retient

Aux côtés des histoires 

Impérieuses et closes 

Complices de mon balbutiement. 

 

°

 

Car il faut poser pied à terre :

Rééduquer le rudiment, 

Je joue à la balle, feinte la joie,

Je comprends que des choses que l’on croit

Certaines ne sont que matière soluble et vaine.

 

°

 

Dire est un assemblage réussi, dire l’instant

Revient à mettre en lumière ; ainsi la parole 

Est-elle un montage sillonné de clarté, et les mots 

Comme un tégument de lueur,

Pour autant, ai-je encore un monde en moi ?

 

 





 

Maxime Floriat vit et travaille en banlieue parisienne, voyageur immobile attaché à ce petit coin de nature de la vallée de la Bièvre. Présent dans les n° 64, 65, 80 et 81 de Lichen.

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