La chambre du fond, extraits (4)
Car c’est un séjour bien long,
Où la vie, essoufflée de se dresser,
De s’iriser devant l’âtre épaissi
D’une abondante fureur, se trouve
Ici plane et froissée
°
Aussi faut-il y croire encore, et fourrager
Parmi les scènes que nous offre le monde,
Défolier les réalités de leur beauté chétive,
De leur brièveté : belle épure,
Semaille, herbage et champ de pluie
°
Ai-je encore un monde en moi ?
Le sursaut a ouvert sa coquille, le silence atteste
D’une horizontalité contrainte, on a cisaillé
L’amour et corrompu le vent, on a rassasié
Le désir immense, et noué des trombes de mots
°
L’inquiétant reflet de cette chambre, je le porte
Désormais en moi, voire même par ici,
Telle une tapisserie inaboutie, puis détissée,
Peinte avec la blancheur âcre de mon ossature,
Mais… ce n’est là qu’un mur, en ce jour de mai.
Maxime Floriat vit et travaille en banlieue parisienne, voyageur immobile attaché à ce petit coin de nature de la vallée de la Bièvre. Présent dans les n° 64, 65, 80, 81 et 82 de Lichen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire