Matthias Grossmann

 

 

Mais

J’aimerais tant te parler des éclats de l’aube sur les fleurs frissonnantes.
J’aimerais te dire le silence des neiges qui nous rappelle à notre immensité immémoriale.
J’aimerais traduire en mots la terrible splendeur d’argile et de feu qu’est la Terre.
J’aimerais te regarder, relié à rien d’autre que la source d’amour qui repose au fond de tes yeux.
J’aimerais t’écrire des chansons que je chanterais au nom de notre amitié, belle comme la vie…
Mais je ne peux m’empêcher de serrer poings et dents, tandis que ma parole déserte le velours des jours d’amour, pour se jeter avec celles et ceux qui souffrent et luttent contre un mal des plus vieux et des moins mystérieux, fruit du caprice de ces quelques oligarques, qui possèdent le monde et excèdent dans l’immonde.

Le bonheur

il est à portée de main
il a la forme d’une pierre
de mille poings qui se lèvent
d’ une main dans la tienne





Matthias Grossmann a arrêté les études (institutionnelles) après le Bac, pour partir sur les routes, presque toujours en stop. Il a voyagé en Afrique, en Europe, jusqu'en Palestine. Il a milité sur les ZAD de France, pour vivre de luttes et d'amitié. A Bure aussi. Dans les Hautes-Alpes, où il a accompagné en montagnes les gens d'ailleurs. Il a repris les études et obtenu un diplôme de Fle. Actuellement, il travaille en tant qu'enseignant de français au sein d'une association qui aident les personnes déplacées ( Apd asbl). Il a écrit et publié à compte d'auteur une pièce de théâtre La Revanche du Temps et un roman de voyage Laïla Saïda je ne rentrerai pas chez moi. Présent dans le numéro 94 de Lichen

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