Deux poèmes extraits de Il y a des soirs qui sont si doux qu'aucun matin ne les mérite
16
ce soir je ne t'attends pas mon amour
ce soir j'attends ma solitude
elle est déjà là pour un tête-à-tête
cachée dans le silence de mes soupirs et dans le bruit du lave-linge
elle est déjà là ce soir
elle était déjà là ce matin et hier aussi
elle attendait que tu t'effaces
pour prendre le nom de ton absence
40
je n'ai plus d'héritage et le soleil est nu
sans toi sans toi sans toi et sans mon cœur perdu
et je n'ai plus d'espoir de te revoir un jour
ni d'entendre ta voix m'appeler mon amour
dans tes souvenirs insoupçonnément
c'est ta ponctuation qui flotte et qui ment
un bouchon de liège au fond de la mer
c'est le jour qui point la nuit à l'envers
Né au millieu des années 1970, Martin Zeugma a commencé à écrire à l'âge de 13 ans sur la machine à ruban de sa mère qui enseignait le secrétariat, et n'a plus jamais arrêté même s'il a changé de machine plusieurs fois. Depuis 1997, il a publié poèmes, nouvelles et études biographiques dans plus de cinquante revues. Présent dans les n° 70, 71 et 80 de Lichen.
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