Deux poèmes extraits de Il y a des soirs qui sont si doux
qu'aucun matin ne les mérite
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l'univers est si grand que j'ai peur de te perdre
dans l'éclat minuscule offert à nos sourires
déjà sans moi sans moi sans moi s'en va ton ombre
comme elle était venue dans un port sans navire
à contre-sens des mots à rebours des étreintes
avant d'avoir trouvé nos gestes rituéliques
il y avait déjà cette illusion d'optique
qui fait des cœurs ardents des étoiles éteintes
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mais le monde n'a pas besoin d'être sauvé
le monde est le monde
et il le sera sans toi
et il le sera même sans personne
dans la molle ordonnance
d'un destin de guingois
tu ne prétends sauver le monde
que pour te sauver toi-même
Né au millieu des années '70, Martin Zeugma a commencé à écrire à l'âge de 13 ans sur la machine à ruban de sa mère qui enseignait le secrétariat, et n'a plus jamais arrêté même s'il a changé de machine plusieurs fois. Depuis 1997, il a publié poèmes, nouvelles et études biographiques dans plus de cinquante revues. Présent dans les n° 70, 71, 80 et 88 de Lichen.
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