Lumière sur Passages en terres du sud

 Par Nadège Cheref

 

 

Passages en terres du Sud

de Moni Grégo et Dider Leclerc

 

 


 
Lichen, revue de poésie, accorde également une grande valeur à l’art photographique. Elle le prouve chaque mois avec les photos d’Eric Pouyet dans la rubrique « L’album d’Eric » et depuis quelques temps avec les photos de Patrick Grin sur la page d’Ouverture.
C’est pourquoi, il m’a semblé être une évidence de mettre en lumière le très bel ouvrage de Moni Grégo et Didier Leclerc « Passages en terres du Sud » qui mélange avec délice poésie et photographie.
C’est un honneur et une grande joie pour moi, de vous présenter la merveilleuse comédienne, metteur en scène et auteure Moni Grégo : une femme généreuse et passionnée, au talent inépuisable et à la plume divine.
 
 Photo - Yves Ferry
 
 
 
Entretien avec Moni Grégo
 
 
Lichen :  Chère Moni, je tiens tout d’abord à te remercier d’avoir accepté de participer à l’aventure de Lichen. Bien entendu, nous connaissons ton talent en tant qu’actrice mais également metteur en scène, Directrice de la Compagnie de la Mer, qui a écrit entre autres de nombreuses pièces de théâtre. Néanmoins, je tenais particulièrement à faire découvrir aux lecteurs de Lichen, ton univers poétique, riche et sensible.
J’aimerais dans un premier temps savoir comment est né ce projet de collaboration avec le photographe Didier Leclerc ?

Moni Grégo : J’ai rencontré Didier Leclerc dans les années 90 alors qu’il photographiait des écrivains de théâtre. Je me suis prêtée au jeu. Ce fut une agréable rencontre, puis une belle amitié. C’est lui qui a eu l’envie du livre « Passages en Terres du Sud ». J’ai accepté sa demande d’écrire pour ses photos avec beaucoup d’enthousiasme et beaucoup d’angoisses.


L : Comment s’est déroulé ton processus créatif face à ces photographies ?

M.G : Dur dur !... J’avais déjà écrit autour d’images dans les années 80 pour des productions immédiates, rapides, à vif, à chaud : des événements comme, à Paris avec William Klein : « Rue de Lappe », avec Pierre Maraval :  « Mille femmes » ou en banlieues avec Madeleine Laïk : « Les Tééfériques ». Mais là… nous étions physiquement loin l’un de l’autre. Je recevais des photos et le casse-tête commençait :  où, comment... se situer avec l’écrit, pour ne pas commenter, empiéter, détourner, abîmer… le regard sur la photo ? J’avais souvent la sensation que j’ajoutais un bruit inutile à l’intégrité silencieuse de la beauté de l’image. Mais je bossais et Didier était quasiment toujours très heureux de mes textes.

L :L’objet de ce magnifique ouvrage était de s’appuyer sur ces images mais l’on retrouve beaucoup de toi dans ces textes. Que t’a apporté cette expérience ?

M.G. : Ah ! comment savoir ? D’abord, de beaux retours de lecteurs qui te confirment que tu n’as pas perdu la main. Une heureuse continuation d’une amitié avec Didier, un sentiment de l’utilité, de l’importance du métier, du travail, de la vie avec les mots, de l’écriture, de la nature, des apprentissages de l’amour, des erreurs des désirs, qu’on reçoit, qu’on provoque, des ratages, des quelques beaux gestes de création accomplis grâce à une pratique incessante, du plaisir de la proximité de mes enfants, de leurs pères, de certains membres de ma famille, des animaux que je protège. Tout cet opéra intérieur vivant qui se mobilise et produit, miraculeusement, du nouveau.

L : Moni, je connais ton amour pour la poésie, quelle place occupe t’elle dans ta vie ?

M.G : Mon amour est surtout je pense, de la lecture des textes, des émotions, des autres. Le métier d’actrice m’a appris à dédramatiser la relation à sa propre image. Beaucoup d’acteurs ont horreur de se voir en image. Moi pas, peut-être grâce à Godard, je vois « juste une image » et je travaille dessus, comme avec une matière, de même pour les mots. Je regarde, je vois.
J’ai écrit dès que j’ai su écrire, des tas de petits mots clandestins et anonyme que je jetais dans des boîtes à lettres, ce qui créait quelques émois dans les chaumières. J’ai écrit des poèmes à partir de la 6°. Avant, j’adorais apprendre des Fables, des poésies, des chansons… Mais mon professeur de Français, Latin, Grec, m’a fait entrer plus sérieusement en poésie par son enseignement merveilleux, nous ouvrant à Rimbaud, Verlaine, Hugo, Baudelaire… comme à de la poésie en Grec et en Latin ! Il doit rester quelques archives de mes premiers poèmes au Lycée Paul Valéry. Actuellement, je me vois mal écrire des poèmes. On appelait autrefois les écrivains de théâtre des poètes dramatiques. C’est peut-être une bonne manière de penser que, quoi que j’écrive, la poésie s’impose. Et, tiens, je vois que le titre provisoire du prochain texte sur lequel je travaille actuellement s’appelle « Un poème pour Marilyn ».

L :  Peux-tu nous dire quels sont les poètes qui t’ont le plus marquée et influencée ? Et pourquoi ?

M.G : J’adore tous les grands poètes que tout le monde connaît : Ronsard, Hugo, Apollinaire, Rimbaud, Baudelaire, , Aragon,… J’ajoute Shakespeare, si mal traduit encore ! Et aussi Emily Dickinson, Gertrude Stein, Prévert, Miss Tic, Francis Ponge, Ingeborg Bachmann, Paul Celan, et tant d’autres. Alors pourquoi ce trouble, comment ? Peut-être par une certaine musique qui s’impose, étrange et familière. Et aussi une sensation magique d’inconnu-connu. Comme lorsqu’on se sent chez soi dans un lieu où on n’est jamais venu avant, et encore d’entendre, avec des mots de tous les jours une langue nouvelle, plus bouleversante que toutes celles lues, entendues, jusqu’alors. Oui, tenter de rencontrer par l’écriture un langage plus réel que celui qu’on nous apprend. Essayer de ne pas trahir par les mots imposés dès la naissance, la vérité d’une musique personnelle, exceptionnelle, inimitable. Celle de nos petites cantates, de nos symphonies intérieures, que l’on ose écrire lorsqu’on réalise que leur rayonnement peut être partageable, universel.


L :Enfin, car j’aime cette question. Quelle serait ta définition de la poésie ? Tu peux y répondre par un poème si tu le désires…

M.G : Je me rends compte qu’il y a un long texte dans mon dernier roman, qui ne parle que de poésie. En voici un court extrait : « La poésie n’a pas de terre, son royaume n’a pas de planète, et cette étrangeté chante son existence. ». ( Citation tirée de « Les Trente Glorieuses ne le furent pas pour nous » de Moni Grégo, Sinope Éditions).
 
 

Photo Sandra_SDC_DiChiappari 

 

 
 
 
 
Extraits de "Passages en terres du Sud" de Moni Grégo et Didier Leclerc









Bibliographie de Moni Grégo


Textes édités

D’autres textes de Moni Grégo ont été créés : Théâtre National de l’Odéon, Théâtre de Beaubourg Geoges Pompidou, Théâtre du Campagnol… et dans de nombreux Théâtres, Centres Dramatiques ou Instituts Français, en France et à l’étrange.



1986 LES MODERNES  SONT  FATIGUÉS" (Essai) REVUE "PROSPÉRO" N° 2.

1986 PRÉFACE au texte de Yves Reynaud "ÉVÉNEMENTS REGRETTABLES". ÉDITIONS THÉÂTRALES.

1988 "BLACK-OUT" Extraits du texte dans la Revue "POURQUOI ?"

1990 "QUELQUE  CHOSE  À  QUELQU'UN" (Roman) aux ÉDITIONS FAUT VOIR.

1990 “LES PETITES PEURS” (Théâtre) TAPUSCRIT ESPACE HÉRAULT - PARIS..

1991 “SUR LES AUTEURS D’AUJOURD’HUI” (Essai) N° 112 Revue de la SACD.

1993 "LE  SILENCE  DU  TABLEAU" (Nouvelle) REVUE DE LA VILLE DE GENNEVILLIERS.            

1993 "UN ALLER SIMPLE" (Récit) ÉDITIONS STENDHAL.

1993 "L'OBJET  DES  EXPRESSIONS" (Ateliers d’écriture)  ÉDITIONS SILOË

1995 "PETITES  MISES  EN  PIÈCES" (Théâtre jeune public) ÉDITIONS LE CHAUDRON - COGNAC.

1996 "LE TEXTE ENVOYÉ EN L'AIR PAR  LE THÉÂTRE" (Essai) Sue"NIJINSKY” le spectacle de REDJEP MITROVITSA. Revue L'ART-TROSE.

1996 "L'INNOMMABLE" (Essai) SUR L'ÉCRITURE DE BERNARD-MARIE KOLTÈS. REVUE "RALENTIR TRAVAUX" N° 4.

1997 "UNE VILLE S'ÉCRIE SON FUTUR" (Ateliers d’écriture) ÉDITIONS MADANI COMPAGNIE.

1997 "LE THÉÂTRE DE LA CHAIR" (Essai) Hommage à CLAUDE  RÉGY. Revue L'IVRESSE AU KILOMÈTRE. N° DE DÉCEMBRE.

1997 "LES VEILLEUSES" De Sylviane GRESH. (Essai) Participation aux textes sur CHARLOTTE DELBO ET SON ŒUVRE - Édition LE BRUIT DES AUTRES.

1998 "COMÉDIE FIN DE SIÈCLE" (Théâtre) ÉDITION "A. D. E”. JUAN-ANTOÑO
HORMIGON. Traduction espagnole de FERNANDO  GOMEZ-GRANDE. (Avec l'aide de
LA FONDATION BEAUMARCHAIS),

1998 "LES DRAGONS" (Théâtre) Extraits du texte. Revue LES CAHIERS DU DÉTOUR. Numéro sur LES LIMITES. .

1998 PRÉFACE au texte de Michel Gendarme "UN JOUR L PAIX, UN JOUR LA GUERRE". ÉDITIONS DU NON VERBAL.

2001 "AURORA" (Théâtre) ÉDITIONS CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE.

2001 "MOINS QUE DES HOMMES"   (Essai) Revue des ÉDITIONS GARE AU THÉÂTRE – VITRY.

2001 "QUOI DE NEUF ? L’AUTEUR VIVANT !" . (Essai) REVUE HORS SÉRIE N°14 - ÉDITIONS ACTES SUD.

2002 "PETITE  FLEUR" ÉDITIONS GARE AU THÉÂTRE : LE BOCAL BRISÉ N° 13  «1961 POUR  UNE  JUSTE RÉPARATION»  Série «EN TOUS SENS»..

2002 "LE CAFÉ MORI MORI À TOKYO" (Nouvelle) Dans la REVUE OUSTE N° 11
2002 "LA PLUS GRANDE PIÈCE DU MONDE" (Théâtre) ÉDITIONS DE L’AMANDIER.

2003 "LES SOUPIRANTES" (Théâtre) ÉDITIONS DES FÉDÉRÉS – CDN de MONTLUÇON
2004  “MANIFESTE POUR UN TEMPS PRÉSENT. LES ÉCRITURES SCÉNIQUES” (Essai) ÉDITIONS DE L’ENTRETEMPS.

2005 "LES SŒURS D’ICARE" (Théâtre) ÉDITIONS DE L’AMANDIER..

2005 "JE ME SOUVIENS DU FUTUR" (Nouvelle)  LA LETTRE DE SETE N°11 – Revue.

2007 "CET ÉTRANGE DÉSIR D’ÉCRIRE DU THÉÂTRE" (Essai) Aux ÉDITIONS DE L’AMANDIER.

2007 "UN ÉCLAIR ENTRE DEUX ÉCLIPSES" (Théâtre) ÉDITIONS DE L’HARMATTAN.

2007 “LES NOUVEAUX CAHIERS DE LA COMÉDIE FRANÇAISE” Revue N°1  (Essai. Sur l’écriture de BERNARD-MARIE KOLTÈS).

2009 PRÉFACE Au texte de théâtre de MARYSE CONDÉ  "LA FAUTE À LA VIE" ÉDITIONS LANSMAN.

2009 "AU COMMENCEMENT ÉTAIENT LES OMBRES" (Théâtre jeune public) ÉDITIONS DE L’HARMATTAN.

2009 "CONTE DE LA POUSSIÈRE DES LARMES" (Conte). ÉDITIONS DE LA LUCARNE de Claude Duneton.

2009 “APPELLATION CONTRÔLÉE” (Théâtre) ÉDITIONS DE L’HARMATTAN.

2010 "L’AUTEUR EN PREMIÈRE LIGNE" (Essai) ÉDITIONS DE L’AVANT-SCÈNE.

2010 "ENVIES DE MÉDITERRANÉE" (Nouvelles) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2011 “LE NOMBRE DORT”(Nouvelles) LA REVUE DES DEUX MONDES Numéro spécial sur LA GROTTE CHAUVET.

2012 "OH MY LADY MARILYN" (Théâtre) ÉDITIONS ETGSO (Éditions Théâtrales du Grand Sud Ouest).

2012 "UN PÈRE PIED NOIR" (Théâtre) ÉDITIONS DE L’HARMATTAN..

2012 “GRÉGOGNA LE MEC CRÉANT” (Essai) ÉDITIONS BAN’ART.

2012 "MARILYN APRÈS TOUT" (Théâtre) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2013  “DIDEROT POUR TOUT SAVOIR” (Nouvelle) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2014 “UN RÊVE QUI VEILLE”(Théâtre) ÉDITIONS ETGSO.

2015 "CERVANTES SHAKESPEARE" (Théâtre) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2016 "STRINDBERG ET SIRI JOUENT MADEMOISELLE JULIE" (Théâtre) ÉDITIONS ETGSO.

2016 "LES ENFANTS DU SPHINX” (Théâtre) ÉDITIONS DOMENS.


2016 "MA LANGUE" (Poésie) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2017 "L’ULTIME SCÈNE" (Théâtre) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.7

2018 "LE BORD DES FALAISES" (Nouvelles) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2018 "LE PASSAGE DU TEMPS" (Nouvelles) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2018 "LA TRAVERSÉE" (Récit). ÉDITIONS DOMENS..

2020 “QUI EST ANTIGONE AUJOUED’HUI ?" (Ateliers d’écriture) ÉDITIONS DES CAHIERS DE L’ÉGARÉ.

2020 “RAZAN, UN VISAGE POUR LA PALESTINE" (Poème) ÉDITIONS ARCANE 17.

2020 “ROUGE CENT" (Nouvelles) ÉDITIONS ARCANE 17.

2021 “L’ABRASSENCÉDAIRE“ (Abécedaire Brassens) ÉDITIONS DES AUTOMN’HALLES.

2021 “MAUVAISE RÉPUTATION“ (Nouvelles) ÉDITIONS ARCANE 17.

2022 “TERRE D’HUMANITÉ“ (Poésie. UN CHANT POUR MIMMO) ÉDITIONS DU MERLE MOQUEUR..

2022 “LES TRENTE GLORIEUSES NE LE FURENT PAS POUR NOUS“ Roman-Songe SINOPE ÉDITIONS.

2023 “JOUER MARILYN“ (Nouvelles autour de la vie et l’œuvre de MARILYN MONROE) ABELL ÉDITIONS.

2023 “PASSAGES EN TERRES DU SUD“ (Textes pour des photos de DIDIER LECLERC). ÉDITIONS SANSOUIRE.



Biographie de Didier Leclerc



Né en 1947, à Nîmes. Vit et travaille à Vauvert, Gard. Réside une grande partie de l’année à Archail 04420.

Ecole de Photographie de Montpellier : J. Bertrand.

C.A.P. de photographe au CIFAC de Nîmes.

Reçoit l'enseignement de SERGE GAL pendant un an, à Clarensac, Gard. Niveau maîtrise.

Stages avec Philippe SALUM & Serge GAL, et avec Tony CATANI, photographe espagnol.

Stages sur le reportage avec Didier LEFEVRE de l'Agence VU et sur le portrait avec Pierre ULCKMAN.

 

1989-90-91 suit les cours et conférences organisés par le Musée d’Art Contemporain de Nîmes et l’Ecole de Nîmes : Krzysztof Pomian, Thierry de Duve, Giovanni Careri, Serge Guilbaut, Jean-Luc Marion, B. Blistène, Yves Michaud, D. Davvetas, N. Bourriaud, B. Marcadé, Braco Dimitrijevic, Jean-Michel Alberola, Bertrand Lavier, Daniel Buren, les cycles de conférences de François Bazzoli, les films sur l’art de Jef Cornelis.

2006-2007-2008 suit les conférences de Sylvie Lagnier, docteur en histoire de l’art Université Lumière Lyon 2 : approche historique et esthétique des grands courants de l’art contemporain depuis les années 1960 , Carré d’Art Nîmes.

Juillet 2006 , suit le Colloque préparé par Marie José Mondzain et Françoise Docquiert : « Droit à l’image, Enjeux de la démocratie » Arles 38ième édition des RIP.

Juillet 2014 : suit le colloque des RIP Arles les 9 10 et 11 : « XXIe siècle : la photographie et ses publics »

Septembre 2014 : suit le séminaire national les 18 19 « Photographie et récit »

2015 septembre/novembre : stage de formation professionnelle continue ENSP Arles « Présenter un travail photographique » directeur de la formation : David Brunel.

 

Diplômé de l'Université Paul Valéry, Montpellier III, D.U. de l'Enfance sur « LANGAGES, IMAGES & MEDIAS ».

Parcours d'enseignant spécialisé Education nationale enfance inadaptée, puis rééducateur psycho-pédagogique détaché en centre Médico-Psycho-Pédagogique de Nîmes et le Vauvert .

Co-fondateur de l'Association « A VOIR ».

Fondateur de son atelier d’artiste et de tirage « ATELIER N 89 ».

Fondateur des « Ateliers du Couar » novembre 2002, Alpes de Haute Provence.

 















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