Au pied du drapeau
Nous sonnions ceux du pays
Mûris parmi les blés
Tombés dans des champs tranchés sans labours
Avant les semailles de coquelicots
Dispersés dans le sang
La fleur et la baïonnette au fusil
Nous faisions résonner leur souvenir entre les murs de la petite place
Nous entendions réciter les noms des valeureux distinctement articulés
Comme on récite mécaniquement
Un alphabet,
Une table de multiplication
— La folie des hommes arraisonnée sur un mince esquif de papier —
Finalement, si près du trottoir
Dans le gris glaçant de novembre
Il y avait toujours une voiture pour recouvrir le nom des morts
Louba Astoria a suivi une formation en histoire de l’art et est musicienne amateure depuis son enfance. Familière des bords de la Loire et du Finistère, elle travaille à Paris et vit aux confins de l’Île-de-France. Et si elle est novice en poésie, les textes qu'elle écrit sont largement nourris de tout cela. Présente dans les n° 80, 81 et 82 de Lichen.
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