Jours de confinement
« J’erre à travers mon beau Paris
Sans avoir le cœur d’y mourir »
(Guillaume Apollinaire)
à Muriel Camac
Ce pauvre printemps malheureux
devant la librairie Shakespeare et compagnie
un arbre en fleurs à se mettre à genoux
pauvre printemps malade
« mon beau Paris » disait Guillaume
je ne veux encore y mourir
et ne plus revoir la floraison du magnolia
sous la statue de Charles Martel
ne plus revoir l’éclosion du lilas
ni des arbres mauves du marché aux oiseaux
les pigeons dans les rues désertes
se demandent où nous sommes
et les corneilles bruyamment s’esclaffent
dans la nuit sans nuages des étoiles
timides autour de la Polaire
le pauvre printemps blessé
mène sans nous sa splendeur
vive jonquille et giroflée !
27 mars 2020
Line Szöllösi a été publiée dans de nombreuses revues, telles que Verso, Diérèse, Décharge, N47, Comme en Poésie, Friches, Arpa, Traction-Brabant, À l’Index, L’Autobus, Rétroviseur, 7 à Dire, Rue Volterra... C'est sa première apparition dans Lichen.
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