Lettres du Danemark

 

Par Pierre Astan

 


La lumière est l´eau du temps

La toile transparente du monde

L´ombre d´une caresse qui frôle les lèvres de l’air

Oú glisse une barque sans écho-hors de son ombre

Mes yeux se lavent dans cette image

Dans cette immense innocence impossible à taire.


2

Séparé de mon corps

Je retourne au désir

Au dernier soleil suspendu

Comme un nom d’amour

Rayons et épines m´aveugle

Brulant lentement tous les visages de la flamme

Pure jouissance de sang et de lumière...

La beauté est le nœud de l´âme

Le plaisir luit : fait graviter le monde

Dans la nuit creuse et pleine d’absence.


3

Le présent est long

Courte la journée

Je vois ma main tracer

Des traits sur la page

Je vois ton corps sur le papier

La fluidité du pinceau qui frissonne

Je vois la clarté d´un désir au bord de tes lèvres Un visage entre ciel et chair.    

Mais je ne te trouve pas

Je ne te vois pas.


4

Aimer, c'est peut-être apprendre

à marcher dans le monde

À la rencontre de soi,

Apprendre à être tranquille

Dans les scintillements de la transparence

C’est apprendre à regarder.

Ton regard est unique

Il dessine la silhouette d´un bateau

Le souffle d´une voile

Il parle.



Pierre Astan, poète, auteur d'origine française (Le poème prend rendez-vous avec l´espoir, éditions (Le Temps des cerises), est aussi professeur de français et d´histoire des religions à Copenhague. Présent dans les numéros 87 et 88 de Lichen.

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