Laurent Thines


Quelques haïkus de l’île de la Réunion

Exotisme  métropolitain

Ciel réunionnais
Noir, bas sur les Hauts de juin
Un grain de folie

L’île

Sur le lagon cyan
affleure un banc de corail
l’îlot des forbans

Couleur café (Koulèr kafé)

Couleur esclavage
Koulèr marron pourchassé
Colère au sang noir.

Les flamboyants

La Montagne rouge
Incendies réunionnais
Volcans de décembre

Le voile de la mariée (Salazie)

Une jeune fille
voulut épouser le vide :
à jamais unis.




Neurochirurgien, Laurent Thines écrit de la poésie pendant ses nuits d’insomnie. Ses poèmes, un peu profus et éclectiques, sont, dit-il, « le fruit de ma production cérébrale anarchique, privilégiant la force des émotions à la forme… ». N’appartenant à aucune école littéraire précise, il s’adonne « à une poésie mêlant romantisme et gothisme surannés, observation et contemplation hébétée et souvent… une pointe d’humour (car tout cela n’est pas sérieux) ou de politique (car la poésie est un acte politique fort). » Comme il a déjà contribué au « hangar des mots moches », ce n'est pas tout à fait sa première apparition dans Lichen.

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