L'atelier du don des mots

 



Trois contributions (le fidèle trio de choc !) sont aimablement venues accompagner la mienne. Merci !! (Guillemet de Päranthez)


Jeannette

Oh la crise ! Séisme, bourrasque, engelures, déchirure.. jérémiades. C'était fatal ! La moulinette du désastre, la dissociation autochtone !

À force de s'étirer intentionnellement les zygomatiques, de gringotter (resp. jacasser) dans l'espoir de passer pour un pinson (resp. la pie). À force de pirouetter, de gazouiller comme l'ingénue en demi-teinte du roman de Nathalie Barney, on perd la face.

Survient un butor monothéiste mais malveillant qui soupèse et se prononce : figuration, molle silhouette de feutrine. Au feu !

Jetée au feu, on espère un séisme, une bourrasque...

(Annie Hupé)


Jérémiades

C’est le printemps et je me sens léger, léger !

J’ai l’âme d’un petit oiseau et j’aimerais gringotter,

Chucheter ou même gazouiller comme un pinson.

Tout bien soupesé, ça ne ferait pas bonne impression.


Que je jacasse comme une pie

Ou que je pirouitte comme une perdrix


Ça serait mal vécu dans ma famille.

Jérémiades en tous genres de ma fille,

Bourrasques de médisances en demi-teinte

Ou même séisme affectif, compréhension feinte.


Ils passeraient à la moulinette mes élucubrations

Pour comprendre la chronologie des évènements.

Quand sont survenues la déchirure et la dissociation

Dans mon psychisme intentionnellement déviant ?


Comment du statut d’autochtone, l’ingénu a-t-il pu

Se fracasser dans le heurtoir de la déraison éperdue ?


Comment retrouver la douce feutrine du cocon familial

Et atteindre le sycomore de la réhabilitation cordiale ?


Prier notre figuration monothéiste, tradition ancestrale

Et réchauffer nos engelures zygomatiques mentales.

(Alain D.)


Tempête et tout le tremblement 

Un pinson gazouillait gentiment quand la bourrasque se déclencha aussitôt suivi du séisme. Le beau sycomore fut passé à la moulinette en un rien de temps. Pas de la feutrine, camarade, pas de la figuration, pas de la demi-teinte, une vraie déchirure. Une puissance folle à te faire abandonner le monothéisme pour accompagner l'autochtone ingénu dans ses jérémiades animistes.

Tout bien soupesé, j'avais beau m'esquinter le zygomatique, jacasser, pirouitter, gringotter, voire chucheter à perdre haleine je n'obtenais pas de meilleur résultat qu'en priant le Bon-Dieu, te dire !

C'est là que le heurtoir du portail du couvent d'à côté, décroché par le vent me frappa à la tête, intentionnellement, me dirent les témoins. Moi en totale dissociation, j'avais perdu tout sens de la chronologie alors tu penses bien que les méchantes intentions d'un marteau de portail en rupture de couvent, je m'en souciais comme de mes premières engelures.

(Éric C.)


En respectant la chronologie * (texte en demi-teinte)

Monothéiste ingénu, il affectionnait particulièrement la feutrine.

Malgré les jérémiades du pinson, il n’allait pas se contenter de faire de la figuration !

Et de gringotter (comme le rossignol), jacasser (comme la pie), pirouitter (comme la perdrix), chucheter (comme le moineau), gazouiller (comme l’hirondelle)… !

Mazette ! Quelle déchirure des tympans de l’autochtone !

De quoi dérégler la chronologie des engelures, faire sonner les heurtoirs des portes, soupeser les séismes intentionnellement et faire vibrer les zygomatiques des sycomores !

Passez à la moulinette les bourrasques de la dissociation, et qu’on n’en parle plus… !

(G. de P.)

* Bon, d’accord, c’est un peu injuste, puisque moi seul connais l’ordre dans lequel les mots sont arrivés à Lichen, entre le 15 mars et le 15 avril… Mais je l’ai respecté ri-gou-reu-se-ment, je vous assure, en bonne contrainte choisie, vous pouvez me faire confiance !




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