Les textes obtenus avec les mots donnés
Pour ce numéro, seulement 17 mots (ou expressions) ont été récoltés, donnés par seulement 10 lectrices et lecteurs, et 5 volontaires (seulement) m'ont rejoint pour l'exercice.
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S'installer dans une apothicairerie médiévale, pour un détective privé, pas banal ! Pourquoi pas dans un abreuvoir ou une maison de carton? Vous direz que pour résoudre des intrigues en toute quiétude, une échoppe de sorcier c'est heuristiquement impeccable. Arrivant un peu avant l'heure de l'apéro, je trouvais mon Béru plongé dans « La Théodicée pour les nuls », d'Alain Finkielkraut. En tamponnant une botte de radis dans un bol de fleur de sel, il me dit, le plus sérieusement du monde : « Je trouve qu'ils abusent de l'esperluette dans ces publications populaires. Mais bon tu sais que j'ai du retard sur le plan culturel. » Il paradait comme un député un soir de victoire électorale.
Décidément on me l'avait transformé ma baudruche, depuis qu'il avait quitté la rousse, une vraie féerie.
Heureusement côté tortore, son obsession, il avait pas changé, et bibine non plus.
« Assis-toi, mon gars », il me dit. « Tu vas bien prendre un pastaga, moi je m'en repique un petit, ça fait bien passer le radis » et il nous verse la moitié d'un bécher d'un demi-litre en ajoutant : « Je te mets pas trop d'eau, faut pas le noyer. »
(Éric Cuissard)
(sans titre)
La théodicée et la féerie nous installent heuristiquement dans une intrigue médiévale. Là les sorbonnards, ici des amoureux se rencontrent à l’abreuvoir. Il parade, elle coquète.
— Esperluette ma jolie
qu’es-tu venue chercher ici ?
— Dans le jardin du couvent
j’ai repiqué des chicorées,
je puise l’eau en arrivant,
un peu pour les arroser.
— L’arrosage est mon obsession
après certaine jouvencelle.
— Elles grandiront, elles blanchiront
à l’ombre d’un sac de carton
lié avec de la ficelle.
À l’apothicairerie les nonnes
les conservent comme personne
dans la quiétude d’un bain de sel
de fleur de sel, entendez bien.
— Esperluette ma jolie
le jardinage est ma folie
viens donc voir mon ancolie.
(Annie Hupé)
(sans titre)
Ainsi parlait heuristiquement
Leibniz
Son obsession pour parader
Tout en arrivant — un peu —
À remplir le carton
De fleur de sel à l'abreuvoir :
Résoudre la théodicée
Encore fallait il repiquer
Dans les intrigues médiévales
Les féeries de l'apothicairerie
S'installer dans la quiétude
Pour trouver la liaison magique
Leibniz
Son obsession pour parader
Tout en arrivant — un peu —
À remplir le carton
De fleur de sel à l'abreuvoir :
Résoudre la théodicée
Encore fallait il repiquer
Dans les intrigues médiévales
Les féeries de l'apothicairerie
S'installer dans la quiétude
Pour trouver la liaison magique
Enfin ça lui vint : l'esperluette
& Dieu & le Mal
(BMB)
Au pays de Théodicée
Dans le village médiéval d'Esperluette, il avait installé son apothicairerie tout près de l'abreuvoir. Il dérangeait un peu les us et coutumes du lieu, on peut même dire qu'il en troublait la quiétude... C'était un arrivant pas comme les autres, un migrant aurait-on dit en d'autres temps. Il avait affiché, inscrits en lettres rouges sur un carton à l'entrée de sa boutique, les noms des plantes qu'il repiquait à la fleur de sel pour en tirer tous les mérites. Les Esperluettains avaient compris, qu'heuristiquement parlant, ils avaient à faire à un chercheur. Et c'était là toute l'intrigue. Certains habitants s'étaient laissé subjuguer par la féerie qui entourait le personnage et ses activités. On les voyait souvent parader devant la boutique, cherchant parfois jusqu'à l'obsession à tirer les ficelles de ses recettes miracles. Bref, le nouveau venu était devenu la coqueluche de ce petit monde. Et en proposant à ses semblables des moyens de soulager leurs maux, il se posait en demi-dieu combattant le mal sur terre.
(Annabelle Gral)
L’apothicairerie médiévale
Il s’est installé en arrivant à côté de l’abreuvoir,
dans l’obsession de la théodicée,
un peu de quiétude.
Il parade,
avec une pincée de fleur de sel,
puis repique dans le carton.
Quelle intrigue ?
Heuristiquement, la féérie de l’esperluette sera la panacée universelle !
(Anaïk Simon)
Vous avez dit "théodicée" ?
Bon, il faut que je vous avoue quelque chose : j'éprouve une certaine obsession pour une féerie médiévale : la théodicée. Heuristiquement, il faut bien constater que l'exercice est un peu délicat, voire acrobatique. Un peu comme si une fleur de sel en carton, arrivant pour parader en toute quiétude, s'installait dans un abreuvoir ou si une esperluette repiquait des poireaux slovènes dans une apothicairerie malgache. Vous imaginez l'intrigue ?
(G. de P.)
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