L’Atelier du don de mots

 

Les textes obtenus avec les mots donnés

 

Pour ce numéro, 41 mots (ou expressions) avaient été récoltés, donnés par 21 lectrices et lecteurs, et 6 volontaires m'ont valeureusement rejoint pour l'exercice. Merci à elles et eux !

 

Trompé par un moustique.

Je l'avais séduite à l'arrache, la Valéry. Elle traînait dans un rade sirotant un amer Picon dans lequel elle trempait des spéculoos. En cette matinée automnale, sans repère dans ce monde d'ouvriers sentant l'embrocation, j'avais besoin de me réchauffer les choses. Malgré son air maussade, je ne lambinais pas à jouer les sémaphores, alternant œillades de hibou et escales prolongées vers son giron mélliflu accueillant comme une pyramide. Oserais-je dire : pyramilodesque, si Larousse ne se moquait pas de la forme susdite comme d'un hapax manquant d'adresse. Vaillamment, la petite accueillit mes avances avec bienveillance sans se laisser griser ni sombrer dans l'hystérie devant mes façons de thuriféraire. Elle écoutait une soupe marécageuse provenant d'un vieux juke-box doté d'un saphir mal dégauchi, absorbée dans la lecture d'une position ambiguë sur un échiquier abandonné par les joueurs. Elle retardait le moment fatal en réajustant son liripipion, le dédoublant et l'enroulant à nouveau plusieurs fois lorsque, Patatras ! la piqûre d'un maringouin gigantesque la fit s'enfuir en un ressac de jurons.

(Éric Cuissard)

 

À l’arrache

Mais ne plus lambinermaussademelliflu,

ni traînermaringouin, d’escale en patatras !,

ni te griser à siroter des bienveillances

sur l’échiquier marécageux de tes ressacs...

Dégauchirdédoubler ta lecture ambiguë.

Ouvrier sans repèreécouter les amers

automnaux se moquer de tes thuriféraires.

Ne retarde plus ton adresse à Valéry,

hapax vaillamment fait non de susdites choses,

mais de saphirs en pyramidesémaphores,

liripipionshibousgirons en hystérie,

embrocations de speculoos, et cetera.

(Clément G.S.)


(sans titre)

Il ne faut pas laisser les thuriféraires traîner avec les pyramides, parce que, Messieurs, quand on le laisse avec un hibou, le maringouin se grise, et sitôt qu’il est maussade lambine sans bienveillance se dédoublant de lui-même à l’adresse ambiguë des ouvriers d’une embrocation, se moquant des escales amères de la lecture au profit des saphirs et des hapax de l’hystérie.

Seul sur l’échiquier le thuriféraire se rencogne dans le giron des choses marécageuses pour siroter vaillamment les liqueurs melliflues des spéculoos.

(Annie Hupé)


À Alain Rey

Plutôt qu’à Valéry ambigu, c’est à Alain Rey que je pense en sirotant sous l’œil du hibou, par un temps automnal, un liquide melliflu

Il dénichait l’hapax. Il écoutait avec bienveillance l’ouvrier maussade au liripipion, pour se griser de mots aux sonorités étranges. Avec pour repère sonore le ressac, il se traînait au sémaphore, amer saphir, cherchant des escales linguistiques. 

Mais patatras ! Un maringouin énorme, venu des pyramides, quittait la plaine marécageuse pour se moquer du thuriféraire, se dédoubler, et se jeter avec adresse sur l’échiquier de son giron.

Notre linguiste ne pouvait retarder l’embrocation. Échappant à l’hystériedégauchissant son crayon, il s’intéressait aux petites choses. Mais il lambinait, retardant sa lecture, dégustant un spéculoos. Pourtant, vaillammentà l’arrache, il se lançait avec adresse à l’assaut d’un tas de lettres : Susdite ? Sudiste ? Séduits !

(Anaïk Simon)


Quatre « retouches » à la mémoire de Daniel Boulanger

 

retouche à l'adresse à Valéry

ambigüe pyramide automnale

ne te moque pas de la bienveillance des hiboux

sur l'échiquier maussade des sémaphores

dans l'hystérie marécageuse des amers

 

2retouche à l'adresse à Valéry

maringouin melliflu des escales

écoute la lecture du ressac

saphir en hapax vaillamment dégauchi

qui traîne en son giron

spéculoos et liripipions

dédoublés

 

retouche à l'ouvrier

patatras ! 

le thuriféraire des repères

ne lambine, ni ne retarde

à se griser des choses sirotées

 

retouche à l'embrocation

à l’arrache

la susdite !

(Raoul Eygenès)

 

Saint Valéry

Aux Thuriféraires d’hapax repas ouvriers

C’est l’adresse ambiguë de ton dernier giron

 

Tu traînes à siroter des choses melliflues

et te grises à l’arrache gavé de spéculoos

Hystérie d’échiquier marécageuses lampées

 

Dans le ressac l’amer se dédouble pyramides

Maussades et automnales des escales retardées

Le sémaphore en tête de hibou dégauchie

Fait repère dans le liripipion de la nuit

 

Écoute la lecture du saphir qui lambine

Des maringouins se moquent de ton embrocation

Et patatras ! Finies les bienveillances susdites 

(BMB)

 

Traîner à l’arrache 

« Ah ! Dégauchir un hapax melliflu caché sous un liripipionquelle sémaphore (Il n'eût point fallu que je le dédoublasse, sans quoi — patatras ! — il ne l'eût plus été...) », se moquait Valéry, à l'adresse d'un ouvrier maussade qui l'écoutait vaillammentsirotant sans lambiner une embrocation automnale aux spéculoos turcs et au saphir breton que lorgnait sans bienveillance un hibou marécageux posé sur un amer ambigurepère en forme de pyramide dominant le ressac survolé par une escadre de maringouins en pleine hystérie, cependant que le susdit thuriféraire, pour éviter de se retardergrisait son public par une lecture sans escale dans le giron de l'échiquier des choses.

(Guillemet de Päranthez)

 

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