L’Atelier du don de mots



Les textes obtenus avec les mots donnés

Pour ce n° 36 de Lichen, 59 mots (ou expressionsrécoltés, envoyés par 19 lectrices et lecteurs ont abouti à 8 constructions acrobatiques.

(lettre, sans titre)                                                                                     
Salamanque, mars 2019
Ma belle Léontine,
Me voilà donc devant près de soixante mots !
Ensemble effervescent pour t’écrire un courrier
d’amour, tu le devines – vivre sans, que serait-ce ? 
Mais vlan ! Quelle kyrielle ! Et qui m’étrille...
Je la vis, je bleuis, je verdis à sa vue... (comme n’a pas écrit Racine)
Sans médire ni protesteréberlué, je m’ébouriffe( bien que chauve), me dépoitraille, m’escagasse la tangerine, je geins tacitement (le pudique oxymore !) et  me prépare à ahaner...
Et te sens-tu rosirrougir, ma  belle Léontine ? Si tu étais ici ce serait sous résille de mantille ; là-bas (ne me fusille pas d’un incendié regard), sous houppelande ?  
... Je vais au nom de toi braconnant sous les sentimentaux plaqueminiers, parmi de virtuelles  quetschesmyrtilles,  jonquilles, sous les mâchicoulis aiguisant mes pupilles,  tripatouillant, un peu mâche-laurier et assez rastaquouère, dans les lentilles et les cédilles qui parfois cèdent aux croquenots ;  baguenaudantpapillonnant mais poéthique, éthique et même étique, au soleil de l’ennui tout jauni loin  de toi...
... Mais, vrai, j’ai trop cherché des trouvailles navrantes, comme n’a pas écrit Arthur...
Aussi, que l’alibi du traquenard d’absence
Me vaille ton pardon ainsi que l’oulipien.

Car j’en croquepour toi plus que des hannetons
Ou que des coquillettes ou mixtes ecchymoses
Ou que des quelques mots oubliés sans malice...

Guillemet passera sur cette peccadille
De poser là ma plume... Et depuis la Castille
            Je l’embrasse, et toi, Belle, et tous les Lichéniens.
(Cl.G.S.)

Consentement mutuel.
Je regardais bleuir les quetschesrougir les myrtilles, geindre les étrillesverdir les lentilles, jaunir les fruits du plaqueminier comme les jonquilles, rosir les tangerines, en écoutant ahaner un mâche-laurier tripatouillant une serinette, quand Léontine,travestie d'une houpelande et d'une mantille mais toujours en croquenots et plus ébouriffée qu'un oxymore baguenaudant sur une cédille, me fusilla d'un cotcotcotkedec chriséléphantin avec l'alibi suivant : « Je me suis fait croquer par une kyrielle de hannetons qui me papillonnaient autour plus affamés qu'un pupille de l'État dépenaillé devant un plat de coquillettes! C'est pas des péccadilles, rastaquouère de mes deux ! » Et vlan! La voilà qui se dépoitraille pour étriller ses ecchymoses. « Ça m'escagace le machicoulis, cette vie à la campagne, protesta-t-elle. Sans compter qu'il faut que je braconne pour influer sur le menu. Faut que je fusille des chatons qui demandent qu'à vivre, pendant que Monsieur s'éberlue dans sa poéthique, c'est inouï ! Je vais faire un courrier à Menie Grégoire* ! C'est pas pour médire, mais c'est plus commutable entre nous. On se sépare tacitement, surtout de mon côté. Je te laisse à tes salades mixtes. Je m'en retourne dévorer du cochon industriel dans l'effervescence de la capitale. »
* Menie Grégoire : animatrice radio des années 60-70-80 de l'émission « Allo Menie », autour du couple, de la famille, de la sexualité.
(Éric Cuissard ) 

Aveu aviaire 
Tacitement, l’alibise mit à jauniret, tel un rastaquouère tout dépenaillé qui refuse de papillonner et de braconner légalement, inouï mâche-laurier cachant sa poéthique houppelande sous le plaqueminier, il finit par rosirrougir puis bleuir sans pour autant verdir ni même vivre. « Inutile de protester », dit le commissaire, prêt à fusiller la moindre effervescence. Alors le hanneton délinquant sans croquenots mais qui aimait tant croquer les coquillettes crues et boire le jus de la première tangerine, cessa de se baguenauder sur le mâchicoulis interdit et dépourvu de la cédille que la peccadille récusait aussi. Et vlan ! Voilà que Léontine, l’épouse du truand qu’on avait commencé à dépoitrailler, entrait dans le bureau et, sans médire ni travestir la vérité, elle déposa un courrier sous la pupille en uniforme bleu qu’il valait mieux ne pas trop escagasser. Le traquenard ne l’empêchait pas d’ahaner et d’étriller sa peur aussi bleue qu’une jonquille dans un poulailler mixte. Soudain, un sac de fruits tombait du ciel et venait les éberluer tous. Il n’était ni sec ni mouillé et une quetsche fit la kyrielle violette pareille à la myrtille, exactement mais sans mantille et, les lentilles, qui ne cessaient de geindre à cause de l’ecchymose non commutableacceptèrent d’influer sur l’étrille judiciaire. L’aveu allait tout ébouriffer mais rien ne s’alliait à l’oxymore ni au buste chryséléphantin du suspect qui s’exprimait en un langage de coq qui n’aurait pas appris à tripatouiller les entrailles de la serinette. Sa déposition tenait en un mot, un seul : cotcotcotkedec 
(Sylvie Franceus)

Le roi de la rime
Bleuir, jaunir, rosir, rougir, verdir..., déclamait le mâche-Laurier.
— Lentilles, myrtille,  étrille, pécadille..., répondit le hanneton. 
— Cotcotcotkedec ! protestèrent la tangérine et la quetsche tacitement fusillées du regard par des coquillettes poéthiques pleines d’ecchymoses mixtes, papillonnant entre les plaqueminiers et les mâchicoulis du « château de la rime ».
— Quel traquenard ahana le rastaquouère tripatouillant la serinette chryséléphantine, devant Léontine dépoitraillée, escagassée, aux croquenots inouïs.
— Vlan ! influa  le poète, pupilles commutables : je m’étrille à travestir l’oxymore et les cédilles dans l’effervescence d’une kyrielle de lettres et de courriers sans alibi, que me voilà à m’éberluer, à me dépenailler et à médire sur la poésie à croquer.
Braconner, baguenauder, ébouriffer... soupira le mâche-Laurier. Vivre et geindre ainsi, portant juste mantille et houppelande, ne fera pas de moi le ROI de la rime.
(Sophie Marie)

(sans titre)
Sans médire ni geindre pour une peccadille (vous auriez fait quoi à ma place ?), j'vous raconte la dernière purée de quetsche qui m'est tombée dessus. N'allez pas vous ébouriffer l'oxymore, j'vous raconte, j'te dis !
J'étais pénard à la maison, nous jouions à la serinette sous ma houppelande avec Léontine (nous avions — c'est le cas de le dire — consommé pas mal de mâche-laurier) et donc, la pupille commutable, à nous dépoitrailler la cédille, nous formions comme un bas-relief chryséléphantin sous le plaqueminier. Le jeu des quatre coings en somme !
Ah ! Vous auriez dû m'entendre ahaner dans son mâchicoulis, de l’inouï, du dépenaillé, d'autant plus que j'avais encore mes croquenots à cause de l’effervescence du traquenard ! Même pas eu le temps de ramasser le courrier... Sous sa mantilleLéontine était à croquer et, pour me dissimuler une ecchymose, elle y avait disposé des coquillettes et un hanneton. N'allez ni protester ni vous éberluer de sa poéthique, en bonne tangerineelle ne désire que vivre et baguenauder, tacitement braconner et croquer la jonquille et parfois même tripatouiller la myrtille.
« Papillonner n'est pas fusiller », dit le proverbe burkinabé ! Vlan ! « Faites l'amour, pas la guerre », en quelque sorte. De quoi influer même une étrille dans une soirée mixte.
Mais je m'égare ! Nous étions, Léontine et moi, à nous étriller pour convenir de qui allait se travestir quand un énorme cotcotcotkedec ! retentit dans la cage d'escalier, suivi de divers borborygmes et de bruits étranges aussi. On eût dit que se répandaient une kyrielle de lentilles, à escagasser le carrelage. 
Eh bien j'te l'donne en mille, Émile, c’était mon rastaquouère de Frédo qui, fatigué de jaunir sur un rond-point, effectuait dans la copro un petit sondage express auprès des voisins pour savoir si des fois y voudraient pas bleuir, rosir ou bien rougir. J'ai vu Léontine verdir ; il allait falloir encore lui fournir un alibi.
(Paul Polaire)

Léontine
La serinette en plaqueminier au décor 
D’hanneton chryséléphantin geignait, inouï !
Une peccadille, après le  «  vlan ! »  du  mâchicoulis.
Léontine, ébouriffée, houppelande dépenaillée,
Croquenots à croquer et mantille,
Braconne et traquenarde une kyrielle d’oxymores
Tripatouille la cédilledépoitraille le poéthique,
Escagasse le rastaquouère cotcotcotkedec.
Éberluée, elle papillonne : faire bleuir la quetsche,
Jaunir la jonquille et rosir la tangerine,
Verdir le mâche-laurier et rougir l’étrille.
Tacitementtravestir ecchymose en myrtilles,
Étriller les coquillettes sans protester.
Est-ce cela  vivre ? L’effervescence influe
Sur les pupilles à lentilles qui fusillent
L’alibi non commutable en courrier.
Léontine ahane quand elle médit,
Mais baguenaude en double mixte.
(Anaïk Simon)

Le mâche-laurier ou la poétique des croquenots 
C’est inouï
Il a vu jaunir les tangerines et les plaqueminiers, puis verdir les lentilles
Il verra bleuir les myrtilles et les quetsches, et rosir les étrilles

Des rastaquouères ébouriffés et dépenaillés tripatouillent la mantille
Dépoitraillant le buste chryséléphantin de Léontine
C’est l’effervescence dans les jonquilles 

Éberlué, je l’entends geindre et ahaner
Il se baguenaude dans sa houppelande, papillonnant et braconnant,
Et croquant du hanneton
Sur le mâchicoulis, pris dans un traquenard à se faire fusiller, sa pupille rougit
sous l’ecchymose

Il escagasse son monde de ses peccadilles, à étriller les oxymores,
Mettre la cédille à coquillettes et médire
Il se vit et se travestit dans une kyrielle d’alibis tacitement commutables

Et vlan ! par courrier il proteste 
La serinette fait cotcotcotkedec
(BMB)

(sans titre)
CotcotcotkedecViens avec moi, ma Léontine,
Allons croquer l'ahanante tangerine !
Tacitement, sans traquenard, ni ecchymose,
dans l'effervescence poéthique de la chose,
allons, ma serinetteinfluer sur les oxymores (je rosis car je n'ose !) ;
escagasser les croquenotsle plaqueminier et les quetsches roses ;
nous travestir en mâchicoulis avec houppelande et mantille ;
étriller des coquillettes verdies au milieu des lentilles ;
papillonner avec les hannetons mixtes parmi les myrtilles ;
braconner le chryséléphantin bleui dans les jonquilles ;
tripatouiller et dépoitrailler, par courrier, nos jolies pupilles ;
dépenailléséberluer les kyrielles inouïes de cédilles ;
baguenauder avec les mâche-laurier jaunis pour des peccadilles ;
protester contre ce rastaquouère commutable qui nous étrille
— et s'il rougit, ou médit, ou geint, qu'on le fusille !
Et vlan Ébouriffer des alibis, voilà qui est vivre 
(G. de P.)

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