Pour ce n° 113 de Lichen, 28 mots ont été récoltés, donnés par 12 lectrices et lecteurs :
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Autres (..) |
28 |
flanquer |
immarcescible |
anémomorphose |
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rejeter |
valétudinaire |
girandole |
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transporter |
ensablé |
gourou |
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barouler |
sulfureux |
guitoune |
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jibjoter |
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néroli |
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draper |
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orfraie |
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périnée |
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empathie |
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racines |
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hoboïsme |
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graine |
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souche |
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parenthèse |
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sinople |
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enterrement |
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kiseru |
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toboggan |
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Les textes obtenus, par les fidèles des fidèles :
Toboggan pour un mirage
Jubjoter m'est devenu une activité régulière depuis qu'un état valétudinaire me tient allongé la plupart du temps. Drapé sous la couette comme sous une guitoune un jour de pluie je me transporte, mi-dormant mi-éveillé dans le corps d'un gourou adepte de l'hoboisme. L'homme, kiseru à la bouche et toujours flanqué d'une orfraie, se révèle un rien sulfureux. L'un de ses vices consiste à draguer la veuve le jour même de l'enterrement du mari. Il leur offre des fleurs et des graines de bigaradier espèce immarcescible depuis son anémomorphose, dont l'essence, le néroli, vous colle la girandole et vous secoue le périnée. Loin de rejeter l'intrus, l'esseulée gagnée par l'empathie, baroule avec le galant au milieu des racines ensablées des ifs ornant le cimetière. Vert, le curé ! Nous irons jusqu’à sinople, ce qui convient à un individu de souche noble, par parenthèse.
(Éric C.)
Alphonse
Je me prends souvent à jubjoter au sujet de mon grand-oncle, Alphonse, parti aux « Amériques » au début du XXe siècle. Normand de souche, c’était un original, une sorte de gourou qui fumait le kiseru, drapé dans une large tunique sherwani vert sinople imbibée de néroli. Il avait rejeté très jeune la « bonne société » et ses parents craignaient qu’il devienne une graine de voyou. Vivant dans une guitoune, il avait coutume d’allumer des girandoles, flanqué d’un vieillard sulfureux et valétudinaire. Un jour qu’il baroulait du haut d’un toboggan ensablé, il se blessa gravement au périnée en poussant des cris d’orfraie.
Passionné par l’anémomorphose, il transportait toutes sortes d’objets en bois et de racines aux formes étranges et procédait à leur enterrement rituel.
Lorsqu’il partit, il évoqua une parenthèse existentielle. Tous ceux qui éprouvaient pour lui une franche empathie avaient confiance tant il semblait immarcessible, capable de soulever des montagnes. Nous n’avons jamais reçu de nouvelles. Peut-être a-t-il sombré dans l’hoboïsme si répandu aux States, errant de villes en villes. Il a probablement péri comme un chien, loin de ceux qui l’aimaient.
(Alain D.)
Rouge
cœur, écartelé de sinople
Je mets
jibjoter entre parenthèses
rejette au
toboggan le kiseru, il en sortira skieur
me drape
de girandoles pour suivre l'enterrement du gourou
valétudinaire.
Et puis tentée par le hoboïsme-souche
historique, je débaroule (car c'est ainsi que je l'ai
entendu) dans l'immarcescible aventure des vagabonds à la
guitoune toujours précaire, clandestins du chemin de fer. Les
graines qu'ils ont semées, transportées au gré du
vent sulfureux du mouvement hippie, si elles ne sont pas
ensablées, ont renié leur souche sous l'effet de
l'anémomorphose.
Flanquée de l'orfraie,
je m'unis donc aux racines du jour et m'efface.
(Annie H.)
Il y a quelques jours, mon chien est mort, après plusieurs semaines valétudinaires à cause d’une maladie du périnée, ça m’a flanqué une de ces déprimes ! Je n’ai pas fait d’enterrement, de part ma nature hoboiste, je l’ai juste drapé de végétaux et ensablé. Ensuite j’ai pris ma guitoune, ma kiseru, je me suis assis sur les racines de la souche de mon vieux tilleul et j’y ai planté une graine d’amarante, immarcescible. J’ai pleuré, beaucoup pleuré, pour transporter ma tristesse et la barouler comme une parenthèse. J’adorais mon chien ! Il y avait en lui bien entendu une empathie immuable mais bien d’autres choses que d’autres n’avaient pas. Par exemple, il aimait faire du toboggan ! Et par dessous tout, l’odeur du néroli, cela le rendait fou d’extase. Vous savez, le jour de sa disparition, comme un signe divin, un orfraie a survolé la maison en criant . Et de ses aîles sulfureuses, il drapa le ciel d’une girandole sinople.
(Nadège C.)
Jibjoter l’hoboïsme sans vergogne
Un sulfureux gourou ensablé dans sa guitoune,
qui s’était drapé dans une girandole de graines, de souches et de racines,
tel un périnée de sinople immarcescible,
baroulait dans un toboggan, avec l’empathie d’une orfraie
et, flanqué d’une parenthèse valétudinaire,
transportait son néroli de secours
dans un kiseru qu’il avait ramassé au sol
lors de l’enterrement d’une pauvre anémomorphose
rejetée par toute sa famille.
Ah les vaches !
(Guillemet de P.)
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