L'Atelier des mots donnés

 



Pour ce n° 107 de Lichen, 32 mots ont été récoltés, donnés par 17 lectrices et lecteurs :


Verbes (8)

Adjectifs (1)

Substantifs (21)

Autres (2)

32

débouler

irréalisé

bélître

évidemment


requinquer


callistemon

Fontange (à la)


déclasser


daronne



deviner


destrier



traire


frichti



renaître


péroraison



frémir


roncin



escroquer


tchatche





sarabande





désolation





amnésie





acteur





barbarie





falarique





collimateur





batture 





funambule





anthropocène





trompette





appendice





velours





Merci Annie, Éric et Alain pour votre inventive fidélité et votre fidèle inventivité !! Et merci à Nadège de s’y être essayée ! C’est le premier pas qui coûte (après, c’est gratuit) ! (Guillemet de Päranthez)



Une chouille ratée


On tapait la tchatche en pleine sarabande autour d'un frichti à la Fontange accompagné d'un velours de l'estomac à vous requinquer un mort sans lui coller une amnésie matutinale, lorsque la daronne déboula sur son destrier frémissant, pas n'importe quel roncin.. Elle nous avait dans le collimateur depuis qu'un belître nous avait balancé. Elle se lança dans une péroraison où se devinait toute sa rancœur. Ses mots brûlants comme des falariques semaient la désolation, nous déclassant pour nous faire renaître avant l'anthropocène. Quelle barbarie que de la traire ainsi, de l'escroquer, elle qui n'était que bonté, plus douce qu'un massif de callistemon, un truc à lui enflammer l'appendice. Évidemment, elle voua tous les acteurs de cette infamie aux pires sévices dans l'au delà. Enfin, nous abandonnant sur la batture tels des funambules à pieds elle se retira précédée de son trompette, nous laissant contrits devant cette fête irréalisée.

(Éric Cuissard)


Ma daronne


Farfelue, ma daronne s’attife à la Fontange avec rubans, mousselines, froufrous et, pour se requinquer, elle prend des bains de lait d’ânesse qu’elle trait elle-même. Cela fait longtemps qu’elle est dans le collimateur des funambules les plus obscures. Elle n’hésite pas à frémir de désir devant tous les déclassés des bas-fonds et des battures de marée basse qui déboulent dans sa vie. Son partenaire actuel est un bélître à l’appendice nasal monstrueux. Elle dit que cela la fait renaître de partager ses frichtis en dansant la sarabande. Acteur raté à la tchatche insensée, il escroque qui veut l’entendre, juché sur un misérable roncin qu’il compare à un fier destrier en jouant de la trompette. Il se prétend le descendant des chantres de l’anthropocène lors de péroraisons délirantes. Si on le contrarie, fou furieux, il lance avec barbarie des falariques enflammées qu’il confectionne avec des callistemons entourés de fragments de velours imprégnés d’essence. À la maréchaussée, il prétend souffrir d’amnésie, de frustrations liées à des projets irréalisés. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que tout cela risque de se terminer en désolation, évidemment.

(Alain Dambreville)


(sans titre)

 

Quand j’étais petit, ma daronne tenait un bar dans la rue des Martyrs, au pied de Montmartre. Tout le monde l’adorait et aimait passer du bon temps « Chez Lulu et son fidèle destrier ». L’établissement avait une devanture ornée d’une girouette dorée en forme de roncin. Elle avait la tchatche ma mère, Lucienne était belle comme une déesse avec sa coiffure à la Fontange et quand elle dansait la sarabande, on devinait la barbarie dans les yeux des clients comme une divine falarique. Évidemment, tout le monde tombait sous son charme, à tel point qu’elle pouvait escroquer qui elle voulait sans jamais frémir, telle une funambule dansant sur du velours. Et puis, dès la nuit tombée, des acteurs et des musiciens qui jouaient de la trompette déboulaient pour se requinquer et renaître à coup d’absinthe dans une batture infernale. Jamais dans tout Paris, on avait vu plus belle désolation !

Elle déclassait tous les autres bars de la capitale ! Le seul hic et il n’était pas du moindre c’était quand je me mettais dans un coin pour prendre mon frichti. Il y avait un type avec son chapon haut de forme d’où se dressait un callistemon. Jojo, il s’appelait. C’était une espèce d’illuminé bélître qui souffrait d’amnésie et de folie douce, il m’avait dans le collimateur. Du haut de mes huit ans, il me faisait une peur bleue avec son gros ventre à l’appendice proéminente. Ce bougre prenait un malin plaisir à s’asseoir à côté de moi pour me raconter des horreurs et partir dans ses délires anthropocènes avec une péroraison qui m’ennuyait à mourir. Il me parlait aussi de ses rêves irréalisés et de son amour pour les vaches qu’il adorait traire. Tout cela était grotesque !

(Nadège Cheref)



Devine ! Devine !


Moi le belître j'ai déboulé de sarabande sur destrier en désolation sur roncin, rossinante n'était pas plus déclassée.

À force de traire l'anthropocène, d'escroquer la daronne, de cracher dans le frichti, moi, qui me voyais roi de la tchatche, je me retrouve galérien, acteur de barbarie sur les vaisseaux du roi.
Évidemment je fais le malin, je parle de renaître en funambule, de jouer de la trompette et du callistemon à faire frémir du cul toutes les duchesses à la Fontange sur leurs coussins de velours...

Péroraison sans appendice jamais n'a requinqué tel sot.

(Annie Hupé)



Scène anthropocène


Cet acteur n’est qu’un bélître, un roi de la  tchatche ! Je l’ai dans le collimateur, c’est clair !

L’autre jour, ce funambule a déboulé sous mes fenêtres, sa trompette en appendice.

J’avais évidemment bien deviné que cette péroraison était destinée à semer la désolation.

Ma daronne en frémissait : quelle barbarie ! Quelle sarabande !

Il se requinquait en tournant autour de la maison sur son destrier, un infâme roncin déclassé,

une antique falarique dans l’autre main, ravageant mes callistemons de velours

(escroqués au Mexique et que j’étais parvenu tout de même à faire renaître,

malgré l’amnésie provoquée par nos climats),

et semant la terreur parmi mes brebis que je n’étais pas encore allé traire

(encore un devoir irréalisé !) et qui paissaient seules dans la batture, maigre frichti

(G. de P.)





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