Pour ce n° 109 de Lichen, 34 mots ont été récoltés, donnés par 21 lectrices et lecteurs :
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Autres (..) |
34 |
oindre |
villeux |
bouffon |
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croquenjamber |
angulaire |
noise |
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ébaudir |
industrieux |
noroît |
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distrait |
démiurge |
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constant |
parsec |
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laconique |
intussusception |
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périhélie |
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seum |
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trichotillomanie |
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tégénaire |
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élucubration |
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hydromancie |
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conclave |
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alouette |
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pigeonnière |
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cycle |
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mecapal |
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cambuse |
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écorce |
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billot |
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népenthes |
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assonance |
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bergamasque |
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cache-folie |
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pied-de-biche |
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limbes |
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Coup de vent
Le noroît croquenjambait les marins jusque dans la cambuse où ils s'étaient réunis en conclave pour décider de l'avenir immédiat : rester en mer en attendant la fin du cycle ou rentrer à la pigeonnière. Sauf que le bateau ballottant comme une écorce était ingouvernable. Laconique, l'industrieux capitaine lança un : « y' a que d'attendre » en regardant ses bacs vides de poissons. Le pâté d'alouette de sa femme avait du mal à passer, ça n'arrangerait pas sa tendance à l'intussusception, non plus que sa trichotillomanie que nul cache-folie ne pouvait réduire! Aucun des pêcheurs ne pratiquait l'hydromancie pourtant l'un d'entre eux, surnommé le bouffon se lança dans une élucubration autour des népenthes qui ornaient la rambarde dans le but de piéger le maximum de mouches. Si six bestioles tombent dans le piège en moins de deux minutes la tempête s’arrêtera affirmait-il faisant s'ébaudir la compagnie. Et d'oindre les plantes de miel, pour accélérer le processus, en dansant la bergamasque. Malheureusement, distrait par sa propre logorrhée le villeux démiurge se prit les jambes dans un mécapal qui l'envoya dinguer contre le billot. Il aurait chercher des noises à un pied-de-biche ou à une pierre angulaire, le résultat n'aurait pas été pire. Il fallut qu'advienne la périhélie pour qu'il sorte des limbes, un peu moins d'un parsec malgré tout. Constant dans son optimisme, il n'eut point le seum. Il a toujours cependant une jolie tégénaire au plafond et pratique l'assonance en permanence rendant son discours surprenant.
(Eric C.)
L’histoire extraordinaire de notre ancêtre Tchavtchavadzé
Aux confins balbutiants de l’humanité naquit sur les pentes du Mont ARARAT, un bambin magnifique, ancêtre unique et démiurge de nos peuples caucasiens, résultat d’une croissance cellulaire spontanée par intussusception.
N’ayant aucun être humain vers lequel il put se tourner, dès son plus jeune âge il fut ébloui par la beauté des étoiles. Celle qui emplit son âme, son amour, se situe à 3,26 années lumières de la terre soit un parsec, l’étoile Tishtrya. Lorsqu’elle se trouva à son exacte périhélie, il découvrit par hydromancie qu’il ne pourrait jamais l’atteindre même en utilisant son mecapal intersidéral ni même avec un cycle gigantesque.
C’est à ce moment qu’apparut, des limbes du noroit, une horde armée de pieds de biche et de billots qui ne tarda pas à lui chercher noise, à le croquejamber. Il s’ébaudit à les voir danser une sorte de bergamasque, la tête décorée de bouclettes cache-folie rehaussées de fragments d’écorces. Réunis en conclave, ils émettaient des élucubrations sur un rythme syncopé aux assonances hypnotiques et pratiquaient avec entrain la trichotillomanie, s’arrachant des touffes entières de leurs toisons répugnantes. Une véritable bande de bouffons !
Il eut le seum lorsqu’ils s’attaquèrent à la pierre angulaire de sa cambuse et s’apprêtèrent à l’oindre d’une substance villeuse.
Industrieux, constant dans l’effort, Tchavtchavadzé fut héroïque et prit le dessus sur toutes les hordes qui déferlèrent. Sa ruse fut légendaire. Tantôt, d’une formule laconique, il envoyait l’ennemi sur une piste mortifère, tantôt, les ayant habilement distraits, il les attaquait avec des armes secrètes en os d’alouette confectionnées dans sa pigeonnière. Enfin, il était passé maître dans l’art de la distillation de poisons de népenthes et de tégénaires.
À sa maturité, il rencontra la femme qui lui permit, peu à peu, de peupler l’Europe et les deux Amériques.
(Alain D.)
Qui est le fou ?
J'ai-z-une alouette, dans ma pigeonnière. J'en suis ébaubi.
Sur ma cafetière, sur mon carafon, un cache-folie croquenjambera sa périhélie.
Bouffon distrait de bergamasque — une tégénaire sous le casque —, je ne chercherai pas noise au démiurge qui me toise.
Laconique, sans réunir un conclave je veux me souvenir du pied-de-biche, de son œil de lune, et vous dit chiche, la tête sur le billot, le cul dans les limbes : « oignez le fou ».
(Annie H.)
(sans titre)
Ce bouffon de Jo m’avait encore donné rdv dans sa pigeonnière, conclave explosif, soi-disant pour m’expliquer ce qui allait être le coup du siècle ! Ou plutôt l’embrouille du siècle, ce type avait le seum ! Quand je suis arrivé dans sa cambuse, il était assis devant son billot avec un mecapal rempli d’outils, en train d’oindre une alouette empaillée d’huile de carthame. Je le regardais d’un œil distrait tout en croquejambambant toutes les saletés et les écorces qui jonchaient le sol. J’avais l’impression de danser la bergamasque au milieu du néant, dans les limbes du désespoir. « Assieds-toi mon pote et prend une bière ! », me dit-il. Et là, il me fixa d’un œil constant et angulaire avec un air de me chercher les noises. Il triturait son cache-folie villeux à l’allure d’une népenthes comme une tégénaire qui fait sa toilette dans un cycle sans fin. Oui, j’avais oublié de vous dire, Jo avait la trichotillomanie ! Et ça me rendait dingue ! Il se leva tout à coup et prit un pied-de-biche en le tournoyant, industrieux, démiurge aux élucubrations assonantes qui résonnaient à deux parsecs de la terre avec comme périhélie le soleil ! Et puis on sentit le noroît se lever et ça le fit arrêter net. « Bon, écoute, je crois que je vais y aller, Jo », dis-je d’un ton laconique. Ebaudi, il me regarda avec ses yeux de merlan frit, j’ai cru qu’il allait pleurer, ça me fit presque de la peine. Mais, voilà, je me suis souvenu tout à coup d’une séance d’hydromancie où l’on m’avait dit que Jo ferait ma perte...
(Nadège C.)
L’intussusception de la périhélie
Un bouffon villeux, démiurge distrait, s’ébaudissait au milieu d’un conclave d’hydromancie, sans chercher noise à personne, dansant seulement une bergamasque échevelée, pleine d’assonances. Ses élucubrations n’étaient que cache-folie : personne, dans la cambuse, n’était dupe. Même pas la népenthes, qui au moyen d’un mecapal rudimentaire, emporta aussi sec le noroît dans les limbes du cycle.
Un (ou deux ?) parsec plus loin, une alouette angulaire et laconique oignait d’huile d’écorce une tégénaire industrieuse atteinte de trichotillomanie galopante : « ça me fout le seum ! », soupirait-elle, croquenjambant discrètement un pied-de-biche égaré qui passait par là. Furieux, ce dernier grimpa dans la pigeonnière, s’empara d’un billot qu’il lui précipita dessus, constant dans son désir de vengeance.
(Guillemet de P.)
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