L'atelier des mots donnés

 

Pour ce n° 98 de Lichen, 34 mots ont été récoltés, donnés par 20 lectrices et lecteurs.

 

 

Textes obtenus

 

Trois contributions sont aimablement venues accompagner la mienne. 

Merci les amis !! (Guillemet de Päranthez)

 

Aucune correspondance avec le 18-Brumaire

Je vaquais tout doux à l'observation des martinets nichant dans le tuffeau tout en préparant une matelote d'anguilles pêchées en cabotant sur la Loire, quand des voyous de la complosphère platiste, un rien taquins, profitant de mon émotion, m'ont sauté dessus et roulé dans l'écume de cambouis. Elliptiquement, ils m'ont lynché. Une tourterelle caracoulait dans les parages mais ils n'ont pas réussi à l’attraper. Faute de plume, ils m'ont collé des poils de surmulotBizarres, les mecs ! J'étais comme un atoll après qu'un pétrolier a nettoyé ses cales. Une débauche de savon de Marseille ne parvint pas à enlever la lourde et dense odeur. Finie la convoitise des belles dames. J'allais me faire ghoster et perdre mes avantages. Enfin, déjà si j'attrape pas la gangrène ni un problème aux tympans ! La voisine me dit que tout a l'air d'équerre. Elle est cependant vite partie en se bouchant le nez mais, oblative, m'a laissé un parfum aux akènes et feuilles de yeuse prétendument efficaces danmon cas, dixit son mari accastilleur. La fata morgana mon gars, la destinée, les écritures, mais d'Ambon, point.

(Eric Cuissard)


Fata morgana

L’ère est aux mirages. L’écume aux lèvres, partisans du platisme, complosphèrevoyous et surmulots gangrènent nos émotions avec convoitise. Une débauche de martinets bizarres caracoule à nous crever les tympans. Une dense matelote de poissons taquins cabote devant notre atoll affectif. Alors que faire ?

Il est temps de ghoster tous ces sournois, de mettre les mains dans le cambouis, de remettre elliptiquement nos cerveaux à l’équerre. Je vous conseille de partir dans la douce ville d’Ambon, d’y vaquer à l’ombre de ses yeuses centenaires. Ses habitants oblatifs, dans la douceur de leurs chaumières en tuffeau, ont l’avantage d’une mentalité en akène indéhiscent, imperméable aux élucubrations. Ils entretiennent une correspondance avec des accastilleurs de qualités morales lors de leur « Brumaire » des longues soirées d’automne.

(Alain Dambreville)


complosphère

Après le campisme
elliptiquement
présent au tympan 
temple du platisme

le doux réformisme
vaquera gaiement
l'écume un moment
caracoule à l'isthme.

Un voyou taquin
prenant l'avantage
ghoste l'incertain

débauche en voyage.
Fata morgana
bizarre ahana.

(Annie Hupé)


Triste conte sans titre

Un accastilleur originaire d’Ambon, membre de la complosphère du 18-Brumaire, s’étant fait elliptiquement ghoster par sa belle, en conçut une vive émotion. Elle n’avait même pas pris la peine, la garce, de lui adresser la moindre correspondance !

Pendant qu’elle caracoulait sans vergogne avec un voyou bizarre (et adepte du platisme, pour ne rien arranger !) et se vautrait dans une dense débauche, lui, équerre à la main, doux comme une mateloteoblatif comme un surmulot, vif comme un martinetpas taquin pour deux sous, vaquait, les mains dans le cambouis, à ses occupations professionnelles, sans convoitise, sans écume aux lèvres.

Puis, le navire achevé, il cabota d’île en île, et parvint à un atoll de tuffeau plein d’avantages : couvert d’yeuses et d’akènes, c’était un véritable paradis !

Mais, hélas, il s’avéra que ce n’était qu’une fata morgana, une image rêvée, un mirage… 

Le pauvre homme en conçut une telle amertume qu’une gangrène se mit à son tympan et qu’il trépassa sous peu.

(G. de P.)

 

 



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