L'Atelier des mots donnés

 

Pour ce n° 86 de Lichen, 25 mots ont été récoltés, donnés par 16 lectrices et lecteurs : 

 

Verbes (4)

Adjectifs (6)

Substantifs (15)

Autres (..)

25

affrioler

acaule

tessiture

 

 

transmettre

endommagé

fleuron

 

 

griffonner

toulonnaise

cantilène

 

 

souffrir

virtuose

mnème 

 

 

 

rudéral

escarcelle

 

 

 

ingambe

besin

 

 

 

 

regain

 

 

 

 

bonbec

 

 

 

 

somptuosité

 

 

 

 

veilleuse

 

 

 

 

épuisette

 

 

 

 

parallélépipède

 

 

 

 

pounchou

 

 

 

 

reine

 

 

 

 

philharmonie

 

 

 

 

Cinq contributions sont aimablement venues accompagner la mienne. Merci !! (Guillemet de Päranthez)

 

1. Super fête à Thouars

Reine en tête, le fleuron de la philharmonie toulonnaise et ses virtuoses entonnaient la célèbre cantilène "pounchou pounchou" dans une tessiture inhabituelle. Un ingambe clown suçotant un bonbec présentait son escarcelle aux badauds qui reculaient comme les pieds de vigne devant une armée de besins. Une troupe de majorettes affriolait le parterre avec leurs tenues en toile d'épuisettes qui laisserait passer la petite friture, transmettant un regain d'intérêt pour la fête. Le tambour major, bien endommagé par 50 ans de 12°5 réussissait cependant à faire tournoyer un parallélépipède de bois au-dessus de sa trogne, où l'on avait griffonné le nom du groupe : “Les pissenlits Maudits”. On ne voyait pas bien le rapport entre ce groupe et la plante acaule mais non-rudérale élément principal de la salade au lard ardennaise. Sans doute l'origine s'en perdait-elle dans les mnèmes de l'histoire locale. Comme je souffrais de la faim à l'évocation de ce mets dont la somptuosité n'échappe à personne, je réclamais que les musiciens la mette en veilleuse et que soit servit l'apéro.

 

Pourquoi faire simple... appliqué sur les 12 premiers mots (sauf pounchou)

La femme du roi en tête, les éléments les plus précieux de l'association musicale d'amateurs de la préfecture du Var et ses exécutants dotés d'une technique brillante entonnaient cette simple mélodie profane : “pounchou pounchou” dans un ensemble continu de notes pouvant être émises par une voix, inhabituel. Un clown aux jambes lestes suçotant une friandise sucrée présentait sa grande bourse, que l'on portait jadis à la ceinture, aux badauds qui reculaient comme les pieds de vignes devant une armée de ces insectes nuisibles que les scientifiques nomment eumolpe mais que le populaire appelle écrivain.

(Éric Cuissard)


2. Ode à la ruine parallélépipèdique

Toi, fleur rudérale et acaulereine de nos décombres

Chant mélancoliquevirtuose endommagée, tu nous transmets

Ton mnème et même si tu souffres, tu affrioles comme jamais

Fleuron, bonbec, somptuosité, philharmonie de l’ombre

 

Même si les besins nuisibles griffonnent des injures

La veilleuse ingambe veille au sommet de ta tessiture

Contre l’escarcelle toulonnaise, épuisette parjure

Ton pounchou vaillant, regain d’énergie détruit l’impure

(Alain)


3. (sans titre)

L'escarcelle de la Toulonnaise souffrit de la somptuosité du concert à la philharmonie.

Boby quoique râleur rudéral, carré, sinon parallélipipédique, tentant de transmettre sa passion de la cantilène - tessiture féminine uniquement, l'affriola sournoisement, l'entraîna enfin comme à l'épuisetteGriffonner la promesse de queques bonbecs suffit à mettre en veilleuse la résistance de la fille, Nina soumise, s'habilla d'une toilette subtilement négligée et se laissa chaperonner.

(Annie Hupé, qui précise : « Dans mon texte, tous les mots de plus de 2 lettres contiennent au moins une consonne répétée (c'est le cas des 4 verbes). Bien sûr je n'utilise qu'une partie des mots proposés, mais je m'amuse. » C'est le but du jeu !)


4. Rêve floral

La tessiture griffonnée par les cantilènes ancestrales, il abandonna la philharmonie qui l’avait éveillé aux fleurons transmisd’année en année par les plus grandes virtuoses toulonnaises, source inépuisable de mnème.

Souffrant trop de sa voix endommagée, il revint alors à ses premières amours, florales. Ne voulant pas devenir ingambe, il se dit qu’il lui faudrait tout d’abord parcourir à grandes enjambées le jardin, la prairie devrais-je dire. Il désirait mettre dans son escarcelletoutes les somptuosités que l’immense jardin de ses grands-parents recelait. Il rechercherait les plantes les plus affriolantes qui soient. Bien entendu, il espérait dénicher la reine, la fleur d’amour comme dit la chanson*.

Un regain d’énergie l’envahit.

Hélas, le temps avait fui et il ne trouva que ruines et pierres en forme de parallélépipèdes et de triangles émoussés s’enfonçant dans la terre. Royaume des plantes acaules et rudérales.

Après réflexion, et vu que le printemps s’amorçait, il sortit son pounchou – cadeau de son grand-père qui le tenait lui-même de son grand-père, qui le tenait lui-même de son grand-père, etc. etc. etc., et qui ne le quittait jamais. Il se mit à racler la terre. Il rêvait d’une salade de pissenlit à l’ail et aux croûtons. Hum ! Il en humait déjà la saveur. Ah ! Sale bête s’écria-t-il en apercevant un besin qui venait lui voler son garde-manger. Évidemment, il n’avait ni filet à papillons, ni épuisette...

Il mit en veilleuse ses désirs gastronomiques et se consola avec un bonbec qui traînait dans sa poche, certainement depuis belle lurette.

(Margueritte Cèdre)

* Lucienne Vernay : Il y a des roses blanches, 1958 (https://www.youtube.com/watch?v=Frf5cogxHLYpens)

                                                                                          

5. Earthquake 

Un frisson de Terre tout endommagea

ne laissant au regain qu’une vie rudérale

d’êtres acaules envahis de besins

et nous fissurés dans notre mnème même 

 

Grand dieu ! il nous reste d’être ingambes pour fuir 

ce parallélépipède qui branle, un fleuron

que l’on s’échinait à transmettre

Avec pour seul équipage, l’épuisette, le pounchou

la veilleuse, une toulousaine (mais à quoi ça sert ?) 

et dans l’escarcelle le reste des bonbecs

 

Nous pourrons certes griffonner une cantilène et 

même sans philharmonie, ouïr souffrir la reine

en virtuose des tessitures coloraturées

Mais à quoi bon la somptuosité et qui donc affrioler ?

(BMB)

 

6. Regain rudéral

Ce besin exigeait des bonbecs, au prétexte qu'à huit ans, il était virtuose et jouait dans une philharmonie ! Faut pas pousser les acaules dans les cantilènes ! Oh !

C'est comme si une reine ingambe, après avoir endommagé son épuisette avec son pounchoutransmettait, avec somptuositéson ire à toute la population toulonnaise ! Faut savoir rester discret, oh !, souffrir en silence, mettre en veilleuse sa tessiture, quoi ! 

C'est comme ce gars, fleuron antique, qui griffonnait ses mnèmes sur un parallélépipède électronique : on n'affriole pas l'escarcelle impunément ! Oh !

(G. de P.)

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